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  • Le niet de la wilaya d'Alger à la Ligue de défense des droits de l’homme

    Par )

     
    Le niet de la wilaya d'Alger à la Ligue de défense des droits de l’homme

    Le régime a encore une fois trouvé la parade pour empêcher la parole de s'exprimer. La wilaya d'Alger semble devenir l’instrument tout trouvé des interdictions de manifestations. Elle avait montré son savoir-faire en la matière les derniers mois. Sa dernière œuvre ? Elle vient tout bonnement d’interdir à la Ligue algérienne des droits de l’homme de tenir sa conférence-débat sur le si brêlant thème de la corruption à l’hôtel Safir. Le ridicule ne tue plus dans notre pays. Selon le communiqué de l’organisation des droits de l’homme relayé par elwatan.com. la wilaya d'Alger a refusé d'accorder les autorisations nécessaires pour l'organisation de cette rencontre.

    "Encore une fois, le refus non justifié des autorités intervient la veille de la tenue de la conférence à laquelle devaient participer trois militants des droits de l’Homme venus du Maroc, de la Tunisie et de l’Egypte et qui avait comme titre : « corruption et dynamiques de changement dans le monde arabe »", s’insurge la Ligue dans son communiqué.

    Cependant le régime n’est pas à sa première interdiction de manifestation pour LADDH présidée par Maître Mostefa Bouchachi. Elle intervient «dix jours après celle de la wilaya d’El-Tarf concernant la tenue d’une conférence à l’occasion de la journée de l’enfant" ! Que demain, on ne nous dise pas que les droits de l’homme sont respectés en Algérie. Ce énième empêchement prouve si besoin est que là-haut on ne cultive pas la différence, ni le respect des droits des citoyens.

    Maître Mostefa Bouchachi estime que cette interdiction n’exprime rien d’autre que "la volonté réelle du pouvoir à vouloir maintenir la société civile sous contrôle". Plus précis, le défenseur des droits de l’homme précise : "Ces pratiques arbitraires sont à contre courant de la marche de l’histoire et celle vers le changement de la société algérienne".

    Y. K.

  • Le charivari algérien

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    Le dernier message adressé par le président Abdelaziz Bouteflika, mardi 13 juillet, à son homologue Nicolas Sarkozy à l’occasion de la fête nationale française illustre à lui seul le charivari algérien qui tient lieu de diplomatie et qui, s’appliquant aux rapports avec la France, alterne entre chahut, tapage, roucoulade, tumulte, agitation, puis roucoulade de nouveau, avant un autre vacarme, le tout au gré des calculs personnels du chef de l’Etat algérien. Alors que le pouvoir algérien a braqué l’opinion sur ce projet d’une loi criminalisant le colonialisme, que les hommes de Bouteflika n’avaient pas de mots assez durs pour vilipender les officiels français, voilà le chef de l’Etat algérien qui s’engage, dans son message du 13 juillet, « à œuvrer à l'approfondissement de notre dialogue politique et à la poursuite de l'œuvre d'édification d'un partenariat d'exception et mutuellement bénéfique pour nos deux pays et nos deux peuples »

    L’ambassadeur de France à Alger a une formule pour ça et parle de « tendances haussières et parfois baissières comme à la Bourse de Paris... » Vraiment ? Mais alors, comment appelle-t-on en Bourse ce passage brusque d’une menace de divorce à cette déclaration d’amour du 13 juillet ? Une éruption volcanique ? Et quel est l’indice boursier en fonction duquel se mesurerait la hausse comme la baisse ? La vérité est que l’Algérie de Bouteflika n’a pas de position standard envers l’ancienne puissance colonisatrice. C’est le tempérament du moment qui tient lieu de ligne de conduite. Bouteflika a agité la proposition de loi incriminant le colonialisme français par « dépit amoureux » envers l’Elysée qui avait montré moins d’empressement à le soutenir.

    Seules les âmes candides qui continuent de prêter au président Bouteflika quelque scrupule politique en sont à croire qu’il agit par souci de défendre la mémoire.

    Il y a bien longtemps  de la mémoire ne relève plus, pour Bouteflika, du différend historique mais du cabotinage conjugal, cette pratique un peu malsaine qui consiste à rappeler au  conjoint un antécédent fâcheux chaque fois qu’on éprouve le besoin de lui extorquer une nouvelle déclaration d’amour.

    La méthode est classique : Bouteflika fait provoquer, en sous-main, un  début d’incendie par des pyromanes qualifiés et se donne ensuite le loisir d’intervenir en pompier, prestation qu’il monnayera alors au plus haut prix.
    Selon les réponses qu’il reçoit de la France, le président algérien peut ainsi passer de la plus grande « indignation » envers le préjudice colonial à la plus béate des indulgences. 
    Or, pour revenir à cette "loi" criminalisant le colonialisme, rien ne se serait produit s’il n’y avait eu, au printemps dernier, cette décision française que Bouteflika considère comme un camouflet : le report, voire l’annulation de cette visite d'Etat qu’il devait effectuer en juin à Paris et que l’Elysée a jugé embarrassante car trop « proche » du scrutin bokassien du 9 avril à l’issue duquel le chef de l’Etat algérien avait été réélu avec plus de 90 % des suffrages, réélection alors qualifiée en France de « pharaonique ». L’Elysée (si on en croit le Parisien), redoutant que cette encombrante victoire ne soit évoquée par l’opposition et par les médias, avait décidé de la repousser à la fin de l’année, ce qui a fortement froissé Bouteflika, furieux d’être assimilé à un vulgaire dictateur infréquentable.

    Toujours est-il que, depuis, les représailles algériennes se sont multipliées à l’encontre de la France : difficultés aux entreprises françaises exerçant en Algérie, refus de recevoir des ministres de Sarkozy et ... l’annonce de cette « loi algérienne criminalisant la colonisation".

    Bouteflika entendait entretenir la pression jusqu’à être reçu par l’Elysée et briser ainsi sa soudaine « infréquentabilité »
    A ces représailles a répondu une surenchère parisienne (débat sur l’identité nationale, liste des pays à risque, propos de Kouchner…).

    Bouteflika a-t-il obtenu des "concessions" de l'Elysée qui expliquerait ce message du 13 juillet ?
    Dans le fonds, non. L’Etat français vient de répéter son soutien à la thèse marocaine à propos du Sahara Occidental ;   sur les grands dossiers – Circulation des personnes, repentance, investissements…-, d’importantes divergences persistent entre les deux pays.

    Mais voilà que l’ambassadeur français  parle, au Quotidien d’Oran, d’un « nouveau processus qui, nous l’espérons, pourrait être conclu par une visite du Président Bouteflika en France… »
    On y est !
    Une visite à Paris.
    La crise avec la France n’a plus de raisons d’être.

    LE MATIN

  • « I have a dream… »

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    Il y a 48 ans, l’Algérien, enfin libre, se demandait à quoi pouvait ressembler l’indépendance et  les mariages interraciaux étaient encore interdits dans beaucoup d'Etats du Sud, aux Etats-Unis.
    Barack Obama avait un an.
    Abdelaziz Bouteflika en avait 25.
    Il y a 48 ans, l’Algérien, enfin libre, se demandait à quoi pouvait ressembler l’indépendance quand une femme noire refusa de céder sa place à un blanc dans le bus et qu'elle fut jugée pour ça.
    Barack Obama avait un an.
    Abdelaziz Bouteflika en avait 25.
    Un an plus tard, en 1963, l’Algérien, enfin libre, se demandait toujours à quoi pouvait ressembler l’indépendance et le révérend Martin Luther King prononçait son discours célèbre, « I have a dream » (J'ai un rêve) devant le Lincoln Memorial à Washington. Il rêvait alors de la fin de la ségrégation raciale dans les écoles publiques et dans le monde du travail et d'un salaire minimum  pour tous les travailleurs sans distinction de race ni de couleur. Une société où les enfants noirs et blancs auraient les mêmes chances.
    Barack Obama avait deux ans.
    Abdelaziz Bouteflika en avait 26.
    L’année d’après, en 1964, l’Algérien, enfin libre, se demandait toujours à quoi pouvait ressembler l’indépendance et les droits des noirs viennent  à peine d’être promus par le « Civil Rights Act » et le « Voting Rights Act » sous la présidence de Lyndon B. Johnson.
    Barack Obama avait trois ans.
    Abdelaziz Bouteflika en avait 27.
    Quarante-cinq ans plus tard, en novembre 2008,  Barak Obama devient le premier Noir élu président des Etats-Unis.
    La semaine où, en Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika  viola la Constitution pour rester au pouvoir.
    Barack Obama avait 47 ans.
    Abdelaziz Bouteflika en avait 72.
    En un demi-siècle, l’Amérique avait changé de couleur.
    L’Algérie n’avait toujours pas changé de pouvoir.
    L’Algérien, vieilli, se demandait toujours à quoi pouvait ressembler l’indépendance.
    Ce lundi 5 juillet 2010, il monta sur un rocher et se confia à la mer :  « I have a dream… »

    M.B.