Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

quand on veut enterrer une affaire on lui crée une commission.

  • Fetwa contre l’Iran, chez nous:Quand on veut enterrer une affaire on lui crée une commission.

    FETWA CONTRE L'IRAN

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

     

    Le régime iranien a-t-il commis le faux pas qu’il ne fallait pas en laissant les bassidjis (milices révolutionnaires) attaquer et saccager l’ambassade britannique à Téhéran sous l’œil avisé des caméras de la télévision d’Etat dont les images ont fait le tour de la planète ? Même si les autorités officielles iraniennes ont «regretté» cet incident diplomatique sans le condamner, les observateurs ont du mal à imaginer que cette expédition punitive contre la représentation diplomatique britannique est une opération spontanée qui est le fait exclusif de manifestants et dans laquelle le pouvoir n’a rien à y voir. Connaissant la nature du régime iranien qui ne prend pas de gants pour réprimer les manifestations populaires, il apparaît clairement que l’ordre d’attaquer était venu d’en haut.

    Accablés par le récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) rendu public il y a quelques jours et dans le quel l’agence exprimait de sérieuses inquiétudes sur le programme nucléaire iranien suspecté de plus en plus d’être orienté à des fins militaires, les Iraniens ont cherché à faire passer le message, à l’extérieur, principalement en direction des Européens et des Américains qui pilotent le dossier du nucléaire iranien, que le peuple iranien ne se laissera pas faire et demeure mobilisé derrière ses dirigeants pour défendre sa souveraineté. L’Iran, qui est déjà soumise depuis plusieurs années à un embargo qui n’a pas été sans conséquence sur la croissance économique et industrielle du pays, devra se résoudre désormais non seulement à vivre avec cette économie de guerre, mais à faire face à de nouveaux défis liés au contexte politique né de cette crise diplomatique qui ne fera que resserrer un peu plus l’étau sur le pays.

    Dans un geste solidaire, Paris, Berlin et d’autres capitales occidentales ont décidé, dans ce qui s’apparente à une fetwa contre l’Iran, de rappeler leurs ambassadeurs respectifs à Tehéran pour consultation à la suite de l’attaque de l’ambassade britannique. En plus du levier diplomatique, les Européens ont accentué, à la faveur de cette crise, les sanctions économiques contre l’Iran en ciblant les exportations du brut iranien vers le marché européen – une ressource dont l’Iran tire 80% de ses recettes extérieures – et en décidant de geler les transactions bancaires et financières avec la Banque centrale iranienne. Cette graduation dans les sanctions économiques et financières intervient dans un contexte politique régional et international où l’Iran est propulsé au-devant de l’actualité avec, entre autres, l’accusation par les Saoudiens de complot d’assassinat de leur ambassadeur à Washington et le rôle que le régime iranien aurait joué aux côtés des communautés chiites dans certains pays du Golfe pour renverser les régimes en place, au Bahreïn notamment.

    Lorsqu’on ajoute à cela la posture chancelante du régime syrien de Bachar Al Assad, qui représentait le dernier bastion avancé iranien dans la région du Proche-Orient, trait d’union avec le Hezbollah libanais, on mesure l’isolement grandissant dans lequel se trouve aujourd’hui le régime iranien. De quelles cartes ce dernier, qui a été poussé à la faute et dans ses derniers retranchements, dispose-t-il pour se tirer d’affaire ? Sa marge de manœuvre apparaît, à l’évidence, désormais bien mince. Surtout après son lâchage par la Chine et la Russie.

     

    Omar Berbiche
  • Ces chiffres qui ne reflètent pas la réalité

    Quand on veut enterrer une affaire on lui crée une commission.

     

    L’Algérie célèbre la journée mondiale de lutte contre le sida

     

     

    Par : Ali Farès 

    L’Algérie, comme partout dans le monde, célèbre aujourd’hui la Journée internationale de lutte contre le sida. Cette maladie, dont on continue de parler dans notre société à demi-mot, n’a pas pris, depuis les années 1980, des proportions alarmantes, comme le fait noter le Dr Bouzghoub, chef de laboratoire de virologie à l’Institut Pasteur qui était, hier, l’invitée du Forum d’El Moudjahid.
    Par rapport à nos voisins immédiats, le VIH, responsable du sida, ne représente que 0,1% mais, avertit-elle, le risque d’une augmentation du taux des contaminés n’est pas à écarter en raison du voisinage de l’Algérie avec certains pays de l’Afrique sub-saharienne potentiellement touchés par le virus.
    En chiffres, les services spécialisés ont enregistré entre 1985 et le 30 septembre de cette année 6 000 cas vivant avec le VIH, soit 1 234 atteints de la maladie et 5 081 séropositifs auxquels s’ajoutent chaque année 50 nouveaux cas et 200 séropositifs. Des chiffres qui, faut-il le rappeler, restent non conformes à la réalité. Certaines personnes ne découvrent qu’ils sont contaminés que fortuitement lors d’analyses médicales demandées pour une autre maladie. “On ne peut donner de vrais chiffres car les gens arrivent chez nous à un stade tardif”, observe le virologue ajoutant qu’“on ne peut obliger personne à faire des analyses et beaucoup de citoyens refusent de faire un dépistage”.
    L’on saura de même que ce ne sont pas tous les laboratoires d’analyses médicales qui avisent les parties spécialisées quand ils découvrent l’infection chez un patient. Pourtant, on compte en Algérie neuf centres de dépistage volontaire (CDV). Le dépistage est gratuit et l’anonymat garanti. Quant au mode de contamination, la prédominance reste la relation sexuelle non protégée suivie de l’usage des injections non stérilisées chez les toxicomanes. La tranche d’âge la plus touchée est celle se situe entre 25 et 39 ans. D’autres cas de contamination existent bien sûr comme chez le dentiste, le coiffeur ou la manipulation d’un quelconque matériel mais, selon la spécialiste, les chiffres ne sont pas connus dans ce domaine.
    Par ailleurs, il faut savoir qu’en 2010, il a été enregistré 16 nouveaux cas de contamination chez les bébés, une augmentation par rapport à 2009 (6 cas). En précisant que le risque de contamination mère-enfant est de 20%, le Dr Bouzghoub explique que deux tiers des cas de contamination ont lieu lors de l’accouchement et un tiers lors du dernier trimestre de la grossesse. Comme elle a tenu à rassurer que depuis quelque temps les femmes enceintes sont automatiquement prises en charge, notamment au niveau du service de virologie du CHU El-Kettar. Pour la spécialiste, un autre constat est bon à savoir : le sida se féminise en Algérie.
    Les femmes sont, contrairement aux années 1980 et 1990, touchées autant que les hommes. Les recherches épidémiologiques font aussi savoir que les souches ne sont pas les mêmes. Les sous-types B touchent les Algériens du Nord alors que les sous-types non B sont observées au sud du pays. L’explication vient du fait que les deux souches viennent l’une de l’Europe et la seconde des pays de l’Afrique sub-saharienne.         
    Au registre de la prise en charge des malades, le président d’une association de lutte contre le sida, Salim Larbes, a expliqué l’impact du rôle psychologique. “Nous apportons tout notre soutien moral et psychologique aux contaminés et aux séropositifs. Certains d’entre eux, qui frôlent le suicide, sont réintégrés petit à petit dans la société”, dira-t-il. Les deux intervenants ont aussi abordé le rôle des imams dans la prise en charge de la maladie par notamment les prêches lors de la prière du vendredi.  
    Cependant, le problème de la rareté des médicaments reste aussi tabou que la maladie elle-même. Dernièrement des malades sont sortis dans la rue à Oran pour protester au sujet de ce problème.
    Pour M. Larbes, la pénurie de la trithérapie n’est pas différente de celle d’autres maladies. Et pourtant ! À noter enfin que la région centre qui regroupe plusieurs wilayas est classée première en nombre de cas atteints du virus. En 2010, 134 nouveaux séropositifs et 13 cas atteints y ont été enregistrés.   
    ALI FARÈS