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réhabilitation de salah bouakouir : nacer boudiaf répond à m.dah

  • Réhabilitation de Salah Bouakouir : Nacer Boudiaf répond à M.Daho Ould Kablia

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    "Si nous venons de mourir, défendez nos mémoires" 

    DIDOUCHE  Mourad.

    M. Nacer Boudiaf, fils de feu le Président assassiné en 1992, nous a fait parvenir cette lettre adressée au ministre de l’Intérieur, M. Dahou Ould Kablia, à propos de la décision de réhabiliter Salah Bouakouir dix-huit ans après que le regretté Mohamed Boudiaf ait pris l’initiative de débaptiser une avenue de la capitale qui portait son nom.

    La réhabilitation de feu Salah Bouakouir m’a interpelé en tant que citoyen. Voilà une personnalité dont le nom avait été donné à l’une des plus prestigieuses artères de la capitale avant que l’arrivée de Boudiaf ne rectifie cet outrage et la débaptise pour lui donner le nom de Krim Belkacem, une grande figure de la Révolution du 1er Novembre 1954.

    Le fait de débaptiser une rue, est-il un acte anodin en soi ? Interrogeons-nous sur les motivations de l’ex-président assassiné qui laissait entendre à qui voulait bien l’écouter, que Salah Bouakouir, de par les fonctions qu’il occupait, ne pouvait, à la fois, se consacrer à  la Révolution et jouir d’un prestigieux poste au sein de l’Administration coloniale.Loin de moi l’idée de polémiquer avec Salah Bouakouir ou avec sa famille. Cependant, si feu Bouakouir était l’auteur de ce que vous lui attribuez comme services rendus à la Révolution, pourquoi alors avoir laissé Mohameed Boudiaf débaptiser l’avenue qui portait son nom, et pourquoi ce silence de dix-huit ans sur une décision dont on comprend, à vous entendre, qu’elle « touche à son honneur » ?

    L’honneur, permettez-moi de le souligner, Monsieur Ould Kablia, l’honneur c’est comme du cristal. S’il est ébréché, il n’aura plus jamais le même éclat.

    A moins que, ce qui n’étonnerait plus les Algériens, on se préparerait à entrer dans une ère de réhabilitation de quelques personnes au passé douteux, besogne, convenons-en, qui interviendrait en temps propice : n’étant plus à une manipulation près, le peuple a cessé de ressentir la douleur car, voyez-vous, M. Ould Kablia, les grandes douleurs sont toujours muettes.

    Vous surprendrai-je si je vous avouerais qu’il n’est plus un outrage qui aurait l’heur de m’étonner, même pas d’apprendre qu’il est proche le temps où l’on débaptiserait le complexe sportif d’Alger qui porte le nom de Boudiaf pour lui donner  le nom de Boumaarafi.

    C’est au militant que je m’adresse et non à Monsieur le Ministre de l’Intérieur. Nous dire la vérité, c’est l’ultime devoir qui reste à la génération de Novembre.

     La vérité. 

    Respectueusement.                                                                 

    Nacer Boudiaf 

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