Comme c’est le cas depuis trois semaines, des sit-in de contestation ont été tenus, dans la matinée d’hier, par le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) devant les directions de la santé et de la population (DSP) des 37 wilayas qui ont rallié le large mouvement de protestation enclenché dans le corps médical de santé publique.
Selon les premières appréciations du président du SNPSP, le docteur Lyes Merabet, l’opération est un « succès », l’appel ayant drainé de nombreux praticiens de par le territoire national. « J’exerce dans la région de Blida. De ce fait, j’ai assisté au rassemblement devant la DSP de cette wilaya », explique-t-il. Ils étaient, d’ailleurs, rapporte ce dernier, près de 250 représentants et membres du syndicat de la wilaya à avoir fait le déplacement devant l’édifice. « Une délégation a été reçue par le directeur, auquel nous avons remis une plateforme de revendications », explique Dr Merabet. Cette mobilisation prévaut aussi dans les autres wilayas, comme Alger, Tipaza, Tizi Ouzou, Béjaïa, Skikda, ou encore Constantine. « Dans la capitale par exemple, nous estimons à près de 300 le nombre de manifestants devant la direction de la santé », avance-t-il. Cette forte présence du personnel médical est d’ailleurs appelée à se renforcer. Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), en grève lui aussi, rejoindra ses confrères du SNPSP à compter de mercredi prochain. Ces sit-in se veulent être une mesure d’accompagnement de la grève ouverte amorcée fin décembre.
Mais ces manifestations sont aussi une preuve que ce syndicat est « un partenaire organisé, largement représenté et représentatif qui, de ce fait, doit être considéré comme un interlocuteur incontournable pour les autorités », espère le président du SNPSP. Cette constante mobilisation est d’autant plus « satisfaisante » pour le SNPSP puisqu’elle est une réponse cinglante à ses détracteurs. « Cela fera changer de discours à tous ceux qui crient sur tous les toits que nous ne sommes que des marginaux, ne jouissant d’aucune adhésion de la part de la corporation », se réjouit Dr Merabet. D’autant plus que la grève illimitée enclenchée par les deux syndicats connaît un taux de suivi qui frise, dans certains établissements sanitaires publics, les 100%. Ce qui ne saurait pour autant briser le silence et le mépris dans lequel restent emmurés les responsables du ministère de tutelle. « L’approche et la gestion de ce dossier par le ministre sont des plus contradictoires. Il prétend et clame qu’il est ouvert au dialogue et à la conciliation. Mais dans le discours seulement, car dans les faits, les choses sont complètement différentes, et aucun geste n’a été effectué envers nous », déplore Dr Merabet.