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Perse obligatoire dans toutes les écoles !
C’est vraiment là que j’ai pu mesurer la puissance des Etats-Unis. Pas à travers leurs bombardements en Syrie. Pas plus au regard de leurs tapis de bombes, plus loin dans le temps, en Irak, et encore plus loin, au Viêtnam. Non ! Moi, la puissance des States, je l’ai enfin jaugée, avec une précision millimétrée, à travers le pouvoir extraordinaire de leur ambassadrice à Alger. Sacrée femme que Joan Polaschik ! Elle a fêté le Mouloud… quatre jours avant la date officielle. Ya bouguelb ! Quand les Etats-Unis veulent un truc, même le calendrier officiel, même le calendrier religieux leur obéit. Elle s’est fait enduire la paume de la main avec du henné. Elle a eu droit aux bougies. Au décor affreusement kitch du Mouloud. La totale, quoi ! Et qui aurait pu lui faire remarquer qu’elle était un peu en avance sur les dates de nos fêtes, hein, qui ? Toi ? Va lui dire, toi, à l’ambassadrice de la première puissance de la planète, voire même plus loin dans la galaxie, qu’il lui faut encore attendre un peu, quatre petits jours avant de se farcir l’enduisage au henné ? Bien sûr que non ! Si la représentante officielle du «pays des pays» décide que Mouloud c’est le 20, et pas le 24 au soir, eh bien ça sera le 20 ! El-Marikan, khouya. Et ceux qui ont participé à cette petite cérémonie du Mouloud anticipée et privative ont eu raison de le faire. Si demain, l’ambassadrice vient te dire que l’Aïd el-Kébir doit être avancé d’un mois, que vas-tu lui répondre ? «Non madame ! C’est pas le moment ! La yadjouz !» Oublie ! Si elle veut que l’Aïd soit avancé d’un mois, il le sera. Si elle souhaite également que les dates du bac soient chamboulées et que nos candidats passent les épreuves en janvier, là, dans quelques jours, et bien faudra monter l’opération en vitesse, tenir ce pari, et tant pis si, au bout, on se retrouve avec 41 élèves sur 1 000 qui décrochent cet examen à l’issue du long cycle d’études. Moi, y a juste un truc qui m’inquiète. J’imagine avec un effroi à peine dissimulé que Madame l’Ambassadrice se mette en tête d’avancer ou de reculer la date des circoncisions. Initialement prévue le 27e jour du Ramadhan, Joan pourrait se mettre dans l’idée de demander à programmer cette boucherie juvénile un… 8 mars ! Comme une sorte de revanche chirurgicale contre la junte machiste en activité et celle en devenir. ça fout les jetons ! Ce que je fais là ? Là, maintenant, au moment de conclure ma chronique ? J’apprends The Star-Spangled Banner, l’hymne officiel américain. La main sur le cœur, je m’entraîne à le chanter, tout en fumant du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L. -
Avec ou sans Ferrero Rocher, Joan a toujours raison !
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VISITE DE LA MINISTRE DE LA JUSTICE FRANÇAISE À ALGER
L’affaire des moines de Tibhirine semble encore loin de connaître son épilogue. En visite depuis dimanche à Alger, la ministre française de la Justice a de nouveau relancé le débat sur un sujet que l’on croyait clos en déclarant crûment qu’il était «temps d’arriver au terme de ce dossier».
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Les propos qu’a tenus Mme Christiane Taubira lors d’une conférence de presse animée conjointement avec son homologue algérien, M. Tayeb Louh, sont sans équivoque. «Il est urgent, a-t-elle ainsi déclaré, que les familles des sept moines français enlevés puis tués en 1996 en Algérie connaissent la vérité sur la mort de leurs proches, d’avoir une réponse et de savoir très précisément ce qui s’est passé. Nous en avons le souci de part et d’autre.»
Sans entrer dans les détails, Mme Taubira a également annoncé «qu’il y a encore quelques actes d’expertise à accomplir et nous disposerons des matériaux nécessaires pour le faire». Sur un ton grave, elle s’est ensuite adressée aux familles des moines en disant : «Pendant des années, vous avez eu le sentiment d’être seules, d’être abandonnées. Il revient aujourd’hui de poser des paroles sur ces blessures qui sont profondes et nous savons parfois que les cicatrices saignent plus encore que les plaies.» Le sujet a-t-il été évoqué avec le ministre algérien de la Justice ? A-t-elle introduit une demande officielle des autorités judiciaires françaises afin de pouvoir aller au-delà des limites auxquelles se sont retrouvés confrontés les deux magistrats qui avaient assisté en 2014 à l’exhumation des crânes des moines ? Tayeb Louh s’est abstenu de commentaire sur le dossier, mais les propos de Mme Christiane Taubira ne laissent planer aucun doute. «Il s’agit, dit-elle, d’une procédure dans laquelle la coopération entre l’Algérie et la France est extrêmement intense».
Même si elle s’est refusée à livrer des détails, il apparaît clairement que les «actes d’expertise» à venir font suite au travail mené donc par les deux juges français, Marc Trévidic et Nathalie Poux, venus à Alger en octobre 2014 pour «enquêter» une nouvelle fois sur les circonstances de la mort des sept moines enlevés puis assassinés en 1996. A l’époque, le GIA (Groupe islamique armé) avait revendiqué le meurtre des religieux dans un communiqué daté du 21 mai 1996.
Dans ce document, le GIA révélait également avoir dépêché un messager à l’ambassade de France pour négocier le sort des moines encore vivants. L’affaire s’est ensuite tassée pendant de longues années avant d’être officiellement remise sur le tapis suite, dit-on, à une pression des familles des victimes. C’est ainsi que l’enquête menée par les deux juges français a abouti à de nouvelles conclusions.
Dans leur rapport, Marc Trévidic et Nathalie Poux indiquent que les religieux auraient été décapités bien après leur mort. Les deux experts se basent sur les résultats des analyses issus des prélèvements effectués sur les crânes des moines. Toujours selon ces mêmes experts, «ces prélèvements indiquent que la décapitation a eu lieu post mortem, enterrés une première fois puis exhumés et à nouveau enfouis sous terre. Les éléments botaniques et la présence de terre différente de celle du cimetière de Tibhirine (où sont enterrés les moines) sont en faveur d’une première inhumation. En revanche, en raison de l’absence des corps, il est impossible de dire s’il y a eu mauvais traitement ou torture».
Le juge Marc Trévidic avait ensuite déclaré à la presse que «les experts ont pu conclure à 80% les causes et la date de la mort, mais pour avoir une certitude, il nous faut vraiment ces prélèvements». On se souvient cependant que l’Algérie avait refusé que le juge Trévidic emporte en France les prélèvements des dépouilles pour les analyser ce qui avait fait dire à l’avocat des familles de victimes qu’il s’agissait là d’une «confiscation de preuves».
A en croire les propos de la ministre française de la Justice, ce «blocage» pourrait cependant être levé du moment qu’elle évoque l’existence d’une prochaine étape «d’expertise» à même de conduire aux conclusions définitives et ce, avec l’apport de l’Algérie («nous en avons le souci de part et d’autre»).
L’affaire risque non seulement de connaître de nouveaux rebondissements mais de sombrer dans un débat dont on imagine mal l’issue…
A. C. -
Bouteflika or not Bouteflika ?