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LES CHEVAUX PRATICIEN .

850095760.jpgMême les chevaux, Khouya ! Par Hakim Laâlam Email : laalamh@yahoo.fr Dernière minute. Nous apprenons à l’instant qu’un léger remaniement ministériel serait imminent. Tayeb Belaïz devrait être remplacé à la tête du ministère de la Justice par… … Chakib Khelil ! Wallah ! Juré, promis ! Je n’invente rien ! C’était en page deux d’ Al Khabar, édition d’hier mercredi. Un scandale sur le point d’éclater à la Société hippique. Ya bouguelb ! Même les chevaux, «laâwad», n’échappent pas à la pandémie de corruption qui gagne le pays. Qui le gagne plus vite que la grippe A, c’est certain. Dans cette même page deux d’un des plus grands quotidiens algériens d’expression arabe, on apprend aussi qu’un autre scandale pendrait au nez de l’Office des droits d’auteur. Là, il s’agirait – j’utilise le conditionnel — de falsification de documents. Ben dis-donc ! Ça me traumatise. Je suis invité ce week-end à assister à un colloque littéraire. Eh bien, je me tiens déjà le ventre. Et je suis aux aguets. Qui me garantit que les nanas et les mecs qui se succéderont à la tribune pour nous éblouir de leur savoir n’ont pas trempé dans un énorme trafic pour pouvoir venir haranguer, comme ça, toute une salle ? Désolé de le dire, mais je n’ai plus confiance en personne. Tout critique qui viendra me parler de Camus est suspect à mes yeux. Je regarderai désormais autrement les chercheurs qui présenteront leurs travaux sur Kateb. Et je me méfierai comme de la peste des fiches de lecture sur le dernier opus de Yasmina Khadra. Y a de la corruption partout, même dans les belles lettres. Je ne vous dis pas non plus le regard sévère et menaçant dont je darderai les amis des chevaux qui tenteront de me convaincre que ces bestioles-là sont nobles, que l’hippisme est un art sublime. A partir d’aujourd’hui, le moindre hennissement à portée de mes oreilles m’obligera à appeler la brigade financière. D’ailleurs, je n’ai pas attendu pour réagir. Souffrant d’une faiblesse passagère, je suis allé consulter mon généraliste. Et vous savez ce qu’il a osé me prescrire, cet enfoiré de véreux ? Il m’a conseillé de manger de la viande chevaline pour me retaper. Illico presto, ni une ni deux, je l’ai dénoncé. Faut pas me prendre pour un gogo. Manger de la viande de chevaux par les temps qui courent ? A d’autres, coco ! Ça sent le piège, la brigade économique, le juge et le mandat de dépôt au bout. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.

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