La tripartite n’a pas calmé le front social
La protesta continue
Par Ahmed Haniche
La tripartite n’a pas calmé le front social
La protesta continue
Par Ahmed Haniche
Déception n Les décisions prises lors de la tripartite n’ont pas répondu aux attentes des milliers de travailleurs de la fonction publique et même de ceux du secteur économique. Le retour à la grève était alors inévitable.
Une montagne qui a accouché d’une souris. C’est ainsi qu’on peut qualifier l’issue d’une rencontre longtemps attendue par les fonctionnaires. Depuis la douzième tripartite, tenue en octobre 2006 et qui a relevé le Salaire minimum garanti (Snmg) à 12 000 DA, les travailleurs attendaient un autre geste des pouvoirs publics leur permettant de vivre dans la dignité, d’autant que les prix des produits de première nécessité n’ont cessé de connaître des augmentations insoutenables.
Mais après plus de deux années de patience, la récente tripartite a encore déçu les employés qui ne savent plus à quel saint se vouer pour s’assurer une vie décente. «Les responsables nous ont abreuvés de promesses et nous renvoyaient à chaque fois à la treizième tripartite. Nous les avons crus. Mais il s’est avéré que lors de la tripartite, c’est le gouvernement qui dicte sa loi et les autres partenaires se contentent de signer des documents.
Aujourd’hui, nous ne savons plus quoi faire pour faire aboutir nos revendications les plus légitimes», résume, Tahar, fonctionnaire dans une administration publique. Pour lui, une augmentation de 3 000 DA du Snmg est insignifiante, au vu de la cherté de la vie et la hausse sans cesse des prix des produits et services. Seuls les cadres supérieurs ont bénéficié des décisions de la dernière tripartite. Les simples fonctionnaires ont été profondément déçus.
Les luttes menées par les syndicats autonomes de différents secteurs (éducation nationale, santé publique, enseignement supérieur…) n’ont pas eu l’effet escompté, d’autant que seule la centrale syndicale avait pris part aux «négociations».
En dépit de leur force de mobilisation démontrée à plusieurs reprises, les pouvoirs publics ne veulent toujours pas inviter ces syndicats à prendre part à cette rencontre où «se décide le destin des travailleurs». Alors, ces syndicats optent, encore une fois, pour des mouvements de grève en vue de se faire entendre.
Ainsi, il s’avère que la satisfaction affichée par les trois parties signataires de l’accord de la tripartite n’a fait que susciter la colère des travailleurs qui ont décidé de radicaliser leurs mouvements de protestation.
Aussitôt les décisions de la tripartite annoncées, les syndicats autonomes ont annoncé de nouveaux débrayages. Si ces derniers tentent d’obtenir satisfaction de leurs doléances en paralysant les activités des secteurs concernés, les pouvoirs publics préfèrent faire la sourde oreille, laissant pourrir une situation des plus préjudiciables au développement national.