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PLAINTE HICHEM ABOUD CONTRE BOUTEF

Hichem ABOUD
chez les Editions Lattès
17, rue Jacob
75006 Paris

Paris le 24 juin 2002


A

Monsieur le Procureur de la République du Tribunal d’Alger

Lettre recommandée + AR

Objet: Plainte contre :

M. Abdelaziz Bouteflika
M. Larbi Belkheir
M. Khaled Nezzar
M. Ali Tounsi
M. Abdelmalek Guenaïzia



Monsieur,

Le 20 février 2002, j’ai publié aux éditions J.C Lattès, en France, un livre sous le titre "La Mafia des Généraux" dans lequel je porte de graves accusations contre un certain nombre d’officiers généraux ( les uns en activité et d’autres à la retraite). Par respect à la justice de mon pays, j’ai adressé une lettre ouverte à Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République Algérienne, en sa qualité de magistrat suprême du pays, lui demandant d’ordonner l’ouverture d’une information judiciaire sur les accusations contenues dans mon livre.

Plus de trois mois se sont écoulés, le Président de la République n’a donné aucune suite à ma demande et aucune des personnes accusées ne m’a intenté une quelconque poursuite judiciaire, pour diffamation, auprès des tribunaux compétents. Ce silence observé tant par la plus haute autorité du pays que par les généraux incriminés ne fait que confirmer le bien fondé de mes accusations.

Par conséquent, je m’adresse à vous, Monsieur le procureur du tribunal d’Alger pour déposer plainte contre :

M. Abdelaziz Bouteflika pour avoir :

- porté atteinte à l’unité nationale en s’obstinant à organiser des élections législatives boycottées par toute une     
région à savoir la Kabylie et par la majorité du peuple algérien.

- pour sa responsabilité dans l’assassinat de plus de cent cinquante citoyens tombés sous les balles des forces de l’ordre, en Kabylie, en sa qualité de premier responsable et de chef suprême des forces armées.

- cautionné les crimes commis par l’organisation mafieuse des généraux accusés dans mon livre en observant un mutisme total.

Je l’accuse de haute trahison contre la nation.

M. Larbi Belkheir, directeur de cabinet du Président de la République, pour :

- Appartenance à une organisation maffieuse responsable du chaos économique, social et politique de l’Algérie. Elle est, aussi, accusée d’enlèvement, de séquestration, de disparitions et d’exécutions sommaires de centaines d’Algériens innocents. Cette organisation est connue tant en Algérie qu’à l’étranger sous l’appellation de "cabinet noir".

- Participation active dans l’assassinat du Président Mohammed Boudiaf.

Il est à rappeler que M. Larbi Belkheir a reconnu , dans une interview accordée au quotidien français Le Monde, son appartenance à un clan maffieux qu’il qualifie d’équipe.

M. Khaled Nezzar, général-major à la retraite, ancien ministre de la défense nationale, pour :

- Sa participation à la répression des manifestations d’octobre 1988 qui ont coûté la vie à plusieurs centaines d’Algériens.

- Sa participation à l’assassinat du Président Mohamed Boudiaf.

- Appartenance à une organisation mafieuse coupable du drame que vit le peuple algérien bien avant l’arrêt du processus électoral de janvier 1992. Des faits qu’il reconnaît dans ses mémoires publiées aux éditions Chihab

M.Ali Tounsi, directeur général de la sûreté nationale pour :

- Appartenance à organisation maffieuse, arrestations arbitraires et disparition de plusieurs centaines de citoyens.

-M. Abdelmalek Guenaïzia, général à la retraite et ancien ambassadeur, pour :

- appartenance à une organisation mafieuse et participation active dans la dilapidation des richesses nationales.

Les officiers généraux en activité accusés dans mon livre font l’objet d’une plainte que j’ai déposée auprès du procureur du tribunal militaire de Blida.

Je me constitue partie civile en ma qualité de citoyen ayant eu à subir les affres de la répression de ces hommes qui se sont accaparés le pouvoir politique en Algérie et qui m’ont contraint à l’exil en suspendant mes journaux et en me menaçant de liquidation physique après m’avoir enlevé en avril 1994 devant les locaux du journal Le Libre que je dirigeais à Constantine.

Comptant sur votre attachement à l’indépendance de la justice, j’ose espérer qu’une suite favorable sera donnée à cette plainte. Faute de quoi, je me réserverais le droit de saisir les instances judiciaires internationales.

Je prends à témoin l’opinion publique nationale et la communauté internationale de vous avoir saisi par cette plainte en la diffusant à tous les médias nationaux et internationaux.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le procureur de la République, l’expression de mes salutations distinguées.

Hichem ABOUD

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