Violations des libertés syndicales en Algérie
L’internationale des services publics dénonce
Les violations des droits syndicaux en Algérie inquiètent l’Internationale des services publics (ISP).
Dans une lettre adressée au président de la République et au ministre de l’Intérieur, l’ISP dénonce le harcèlement des syndicats autonomes et ce qu’elle appelle « la prise de position du gouvernement ». « Nous vous écrivons une fois de plus au sujet des violations des droits syndicaux de notre affilié, le Syndicat autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) », affirme l’organisation dans son document. L’Internationale des services publics se dit offusquée par la fermeture, au début du mois de janvier dernier, du local de la section du SNAPAP à Béjaïa et la suspension de son premier responsable. « En outre, le SNAPAP a été mis au courant du télégramme envoyé par le ministre de l’Intérieur au recteur de l’université Larbi Ben Mhidi, dans lequel il a présenté Felfoul Belkacem (ancien député et retraité) en tant que secrétaire général légitime du SNAPAP. Ce qui implique que toute demande de rencontre ou de réunion avec les autorités locales doit être signée par M. Felfoul », rappelle l’organisation.
Considérant cette instruction comme une entrave aux libertés syndicales, l’ISP estime que « cette prise de position de la part du gouvernement est contraire à la convention 87 du BIT qui a été ratifiée par l’Algérie en 1962 ». Dans ce sens, l’organisation critique le soutien affiché par Belkacem Felfoul à la candidature du président de la République à un troisième mandat. « L’appel lancé au soutien de la candidature d’un candidat à une élection entrave le respect des opinions politiques des membres d’une organisation syndicale », note le même document. « En 2008, et en début de l’année 2009, l’ISP vous a écrit à maintes reprises au sujet de nombreuses arrestations de dirigeants syndicalistes, d’atteintes à l’intégrité physique de syndicalistes et de non-respect des droits syndicaux », ajoute encore l’organisation, en exigeant une neutralité de la part du gouvernement à l’égard des syndicats autonomes. L’ISP regroupe, rappelons-le, 600 syndicats représentant 150 pays. Elle est également une fédération syndicale mondiale qui représente 20 millions travailleurs du secteur public.
Par M. M.
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