Après dix années de bourrage de crâne sur « l’image retrouvée de l’Algérie », de mauvaise réclame autour de la « izza oua el karama », de fausses annonces sur « la fin du terrorisme », l’Algérie se trouve classée, en 2010, dans la liste noire des 14 pays les plus « délinquants » de la planète, établie par les Etats-Unis, mais aussi par la France, et dont les citoyens sont désormais soumis à des mesures supplémentaires de contrôle sécuritaire. La raison ? Elle est donnée en une phrase par Xavier Driencourt, l’ambassadeur de France en Algérie : « L’Algérie a été incluse dans ces mesures à cause de la persistance de la menace terroriste sur son territoire »Tout est dit.
Si on ajoute l’annulation de la visite du président de la République en France, l’échec de l’appui au Polisario, la boycott par Hilary Clinton qui se rend en visite au Maroc mais ignore l’Algérie, le mépris affiché de Sarkozy, le rang de cancre qu’occupe le pays dans les différents classements des ONG, on peut conclure à la défaite de dix années d’intoxication ; le holà au matraquage. La déroute de dix années de diplomatie du tam-tam et du mensonge.La liste comprend aussi l’Iran, le Soudan, le Nigeria, Cuba, la Syrie, le Pakistan, le Yémen, l’Afghanistan, la Libye, la Somalie, le Liban, l’Arabie Saoudite et l’Irak.Le pire est que les autorités politiques algériennes, déstabilisées par cette nouvelle, se sont montrées fort discrètes pour réagir à ce nouveau diktat sécuritaire de Washington. À l’inverse du Nigeria et de Cuba, qui ont exigé à ce que leur pays soit retiré de cette liste affligeante où notre pays côtoie l’Afghanistan et le Yémen, Alger n’a pas officiellement protesté, même si le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a convoqué hier l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, David D. Pearce, pour lui exprimer les « vives protestations » du gouvernement algérien, selon un communiqué laconique du ministère des Affaires étrangères. M. Medelci ne demande pas de manière précise et explicite aux Américains de « rayer » l’Algérie de la liste des pays considérés par les autorités américaines comme des pays à risque. Il se serait contenté de …déposer une plainte contre l’administration américaine pour “discrimination”. Cette plainte a été déposée au niveau du TSA (transport security administration), organisme américain qui gère la sécurité aérienne et des aéroports américains. Après dix ans de diplomatie du tam-tam et du mensonge…
L.M.