Le SNPSP défie Ouyahia Nous sommes outrés de constater que le Pr Redjimi, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, est loin d’avoir défendu les revendications des médecins de la santé publique lors du dernier Conseil de gouvernement et vient de ce fait rompre le pont qui existait entre nous », a déclaré, hier, à El Watan le Dr Bensebaïni, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), précisant que « les mesures prises par le gouvernement Ouyahia ne nous feront pas changer de cap ». En effet, si les généralistes (médecins dentistes et pharmaciens) de la santé publique n’obtiennent rien de concret concernant leurs revendications d’ici à la fin du mois sacré de Ramadhan, ils mettront alors en exécution leur menace de recourir à la grève illimitée juste après l’Aïd El Fitr. « C’est notre façon de répondre non aux mesures répressives du gouvernement d’Ouyahia auxquelles nous sommes habitués. » Selon le président du SNPSP, « ce sont les pouvoirs publics qui nous poussent à faire des grèves illimitées, car la grève perlée ne donne aucun résultat », s’indignant par ailleurs au sujet des poursuites judiciaires à l’encontre des grévistes pour abandon de poste. « En période de grève, nous sommes à nos postes de travail. Nous ne sommes pas en vacances », soutient à ce propos notre interlocuteur. Concernant justement les mesures coercitives prises par le gouvernement Ouyahia - le non-paiement des journées de grève -, les poursuites judiciaires à l’encontre des syndicats qui entravent le service public de la santé par le biais des grèves illimitées ainsi que les licenciements des grévistes considérés en abandon de poste, on apprendra que les praticiens adhérents au SNPSP ayant massivement suivi le mouvement de protestation de deux jours les 16 et 17 octobre (voir El Watan du 17 octobre 2004) vont faire l’objet d’une défalcation de deux journées de salaire, selon une circulaire du ministère de tutelle. « Une intimidation qui ne fera pas reculer les praticiens de la santé publique », affirme le président du SNPSP, qui a tenu à rappeler que « dans la plateforme de revendications de notre syndicat, nous n’avons pas demandé d’augmentation salariale, mais plutôt des réajustements de décrets qui existent déjà. Quant aux augmentations acquises grâce au Pr Aberkane (ex-ministre de la Santé, ndlr), ce sont essentiellement des indemnités obtenues à titre transitoire ». En outre, notre interlocuteur dénonce « la politique de deux poids, deux mesures des pouvoirs publics vis-à-vis des syndicats autonomes », évoquant à ce sujet le cas de la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS), affiliée à l’UGTA, et dont « certains membres font partie d’une commission ad hoc qui planche actuellement sur leur plateforme de revendications ». A noter enfin qu’une réunion regroupant tous les syndicats du secteur de la santé n’est pas à exclure ces jours-ci et pourrait être tenue mardi prochain en vue de créer une intersyndicale de la santé.