Les syndicats autonomes et la LADH se solidarisent avec les enseignants
Menacés de radiation de la Fonction publique, les enseignants et les travailleurs du secteur de l’éducation nationale sont plus que jamais soutenus par les syndicalistes et les organisations des droits de l’homme.
La solidarité intersyndicale s’organise. Des syndicats autonomes de l’éducation qui n’ont pas participé à l’action du Cnapest et de l’Unpef dénoncent « les agissements du ministère » et appellent à des actions communes pour contrecarrer « les atteintes au droit à la grève ». En effet, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) vient de lancer un appel à tous les syndicats pour une action commune pour la défense des libertés syndicales et contre les atteintes au droit de grève tel que prévu par la loi. « Le conseil national du CLA se déclare en session ouverte, en contact avec les autres syndicats. Il déclare son soutien indéfectible aux enseignants et travailleurs et met en garde la tutelle quant à la mise à exécution de ses menaces de radiation.
Le CLA qui ne restera pas sans agir, en appelle à la société civile et les parents d’élèves pour éviter un pourrissement qui hypothéquera l’avenir de l’école algérienne », affirme le syndicat dans un communiqué rendu public hier. Pour le CLA, la tutelle « n’a pas encore retenu les leçons du passé ». « Après avoir temporisé et poussé au pourrissement par une opacité entretenue concernant le régime indemnitaire, la tutelle déballe sa batterie de mesures répressives », déplore ce syndicat.
Les enseignants contractuels
Le CLA, lit-on dans le même communiqué, dénonce l’atteinte au droit de grève et le non-respect de la procédure prévue par la loi en cas de blocage, à savoir le recours à la médiation après échec des négociations. Il dénonce, de surcroît, le recours abusif à la justice pour réprimer des grévistes. « Nous dénonçons l’instrumentalisation de la justice par l’utilisation du référé comme épée de Damoclès au-dessus de la tête des enseignants », ajoute le même syndicat. Le soutien vient également du Satef. Dans un communiqué, ce dernier se dit « prêt pour une plainte commune des syndicats auprès de l’OIT pour mettre le gouvernement devant ses responsabilités et devant son devoir de respect des conventions qu’il a pourtant ratifiées ».
Le Satef ne cache pas, lui aussi, sa réprobation quant au recours à la justice et son utilisation « comme un instrument de répression des droits syndicaux ». « Nous apportons notre soutien aux travailleurs et nous avertissons contre toute atteinte à leurs acquis professionnels, à leur tête leurs postes de travail », précise le Satef. Les enseignants contractuels affichent, eux également, leur solidarité avec les enseignants grévistes. « Nous sommes déterminés, en cas de besoin, à recourir à la grève pour soutenir nos collègues », souligne le bureau national des enseignants contractuels.
Pour sa part, le CNES-USTHB affirme, dans une déclaration rendue publique à l’issue de son conseil syndical, que « les menaces proférées à l’encontre des enseignants dénotent un sentiment de panique et de désarroi chez ceux qui les expriment ». « Le conseil syndical élargi dénonce et condamne fermement cette menace d’un autre âge et exprime sa solidarité agissante et son soutien aux enseignants, aux médecins de la santé publique et au travailleurs dans leur lutte », ajoute le CNES. La Ligue algérienne des droits de l’homme (LADH) précise, en rappelant que l’organisation d’une grève est un droit constitutionnel, que « la radiation d’un gréviste et les ponctions sur salaire sont une forme de violence exercée à l’encontre des grévistes qui n’ont fait qu’exercer leur droit constitutionnel ».
De plus, la LADH met en garde contre le remplacement des grévistes par d’autres personnes sans expérience et qui serait une aventure qui risque de compromettre l’avenir des élèves.
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