Dans un entretien à El Khabar, le directeur du Centre culturel algérien à Paris, l’écrivain Yasmina Khadra évoque les raisons qui l’ont poussé à boycotter le salon du livre de Paris.
El Khabar : Confirmez-vous le boycott du salon du livre de Paris ?
Mohamed Moulessehoul : Effectivement, j’ai pris la décision de boycotter le salon du livre de Paris, et cela reste une décision personnelle qui n’a rien à voir avec la vague de boycotts de tous les écrivains arabes et algériens.
El Khabar : Quelles sont les raisons de ce boycott alors ?
Mohamed Moulessehoul :Je ne veux pas participer à ce salon car ma conscience ne me le permet pas, et je crois que le discours prononcé par le président israélien a renforcer ma décision, car il a qualifié les boycotteurs d’ignorants et d’autres termes qui ne l’honorent pas. Par ailleurs, je ne peux pas participer à un salon destiné, en réalité, à défendre une cause politique, et qui demeure très éloigné du domaine culturel pour lequel il a été créé à l’origine.
El Khabar :Devons-nous comprendre, de vos propos, que vous soutenez tous ceux qui ont boycotté ce salon ?
Mohamed Moulessehoul :Je ne les soutiens pas car je ne les connais pas. Chacun est responsable de ses décisions, car il est motivé par ses propres raisons. J’ai appris, dans ma vie, à sauvegarder mon honneur, car même si mon parcours littéraire allait prendre une autre trajectoire à Paris, j’ai préféré autre chose. Je ne veux pas m’incliner, je crois à la paix, et cela n’est pas le chemin de la paix, à mon avis.
El Khabar :Ne craignez-vous pas un acharnement des médias français à votre encontre, ce qui pourrait avoir une incidence sur votre parcours littéraire ici en France ?
Mohamed Moulessehoul : Non mon frère, je suis ici en France depuis un certain temps, et je ne cèderai jamais aux pressions. Je n’ai peur de personne, et je n’ai aucune raison d’avoir peur. Il est sûr que je ne retournerai pas en arrière.
Source: El Khabar