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Affaire Sonatrach : “L’instruction a duré 15 jours”

L’ex-PDG de la compagnie a été invité à prendre un congé

Affaire Sonatrach : “L’instruction a duré 15 jours”

Par : Khaled R., Liberté, 20 janvier 2010

L’ancien premier responsable de la Sonatrach a cessé toute activité dans l’entreprise depuis le 1er janvier. Il ne rejoindra son bureau que 13 jours plus tard…

Les langues se délient. D’autres détails sur le dossier de Sonatrach sont révélés. Il semblerait que l’instruction relative à l’affaire Sonatrach ait duré plus de 15 jours, selon une source proche du dossier. “Pour cela, l’ancien P-DG a été invité à prendre un congé du 1er au 13 janvier. L’instruction a duré tout ce temps. M. Meziane était malade. Il a été transféré en urgence à l’hôpital. Il était diabétique et avait une insuffisance cardiaque. Il avait fait une opération à cœur ouvert. Le 13 janvier, date de la fin de son congé, il a été remplacé. L’installation de Feghouli comme P-DG de Sonatrach a été effectuée dans son bureau (de Meziane)”, a ajouté la même source.

Quant aux incidences de l’affaire, un cadre supérieur du secteur y voit la volonté des autorités de moraliser les transactions sur le marché. Son regard rétrospectif est instructif. “Il faut d’abord se rappeler que Sonatrach était exposée à ce genre de problèmes. L’affaire El Paso peut être citée comme grave problème au plus haut niveau. L’APN s’était saisie de ce dossier dans les années 80. Sonatrach a vécu dans le passé des situations qui sont arrivées à un niveau d’implication de managers au plus haut niveau. Dans les années 70 déjà, il y avait une volonté de moraliser les transactions au sein de Sonatrach. Il faut rappeler également les campagnes d’assainissement de la décennie 90 au cours desquelles des dirigeants d’entreprise ont fait l’objet de poursuites judiciaires. La différence aujourd’hui, c’est qu’il y a une volonté d’émettre un signal fort à l’extérieur. Sonatrach, c’est un grand groupe, la première entreprise en Afrique. Il y a un signal fort de moralisation. Il faut rappeler qu’à l’étranger, de grands groupes pétroliers ont connu des situations similaires impliquant de hauts dirigeants. La norvégienne Statoil, notamment, avait obtenu des contrats en Iran pas toujours conformes à l’éthique de cette compagnie.”

Un signal fort adressé à l’extérieur
Comme première lecture, un signal fort est adressé à l’extérieur, au regard de l’importance des marchés du secteur.
“Sonatrach intéresse toutes les grandes compagnies fournisseurs d’équipements qui déploient des stratégies de pénétration du marché. La réglementation leur interdit de faire des démarches, de procéder à des opérations commerciales qui sont contraires à l’éthique et à une saine compétition. Ceci étant dit, la procédure Baosem avait pour objectif de permettre une compétition transparente. Elle a été victime de son relatif succès. Fait qui pouvait ouvrir la voie à une entente entre compétiteurs. Il y a peut-être eu abus du gré à gré. Tout cela a créé une situation de ce type.

La nécessité de mettre de l’ordre apparaît. Il s’agit de mettre de l’ordre là où c’est plus important, là où les marchés sont plus importants. Ce qu’on peut noter également, c’est que Sonatrach a essayé de protéger ses cadres supérieurs contre les tentations en améliorant les salaires. Ce qui va être retenu également, c’est que l’accès au marché du secteur de l’énergie ne peut se faire sans transparence. C’est plus un signal de la volonté des autorités de faire respecter la transparence, y compris pour les grands projets, que l’Algérie n’acceptera plus de dépassements. C’est ce qu’il faut retenir sur le plan extérieur”, a ajouté notre seconde source.
Il convient également de protéger les cadres. “Il serait souhaitable que les choses soient jugées rapidement, que ça aboutisse à ce que les faits reprochés soient identifiés et bien mis en évidence. Cela étant dit, cette situation n’est pas spécifique à l’Algérie. Du reste, la majorité des cadres du secteur sont honnêtes. Sonatrach est la première compagnie en Afrique. Elle a des cadres de qualité qui sont derrière ses résultats et des recettes en devises aussi importantes. Il faut en somme respecter le principe de présomption d’innocence.”
Enfin, rappelons que huit hauts responsables de Sonatrach, dont le P-DG Mohamed Meziane, sont mis en cause dans des malversations dans un contrat de prestation de services dans le cadre de l’activité transport par canalisations.

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