Par : Outoudert Abrous
Lu : (1305 fois)
Vouloir se focaliser sur les patriotes en les désarmant en pleine tourmente pour prouver que la réconciliation a été une réussite est une fuite en avant qui n’échappe à personne.
L’assassinat de sept patriotes et d’un militaire a été ressenti durement en Kabylie, surtout quand, au même moment, des dispositions sont prises pour procéder au désarmement de cette catégorie de citoyens qui se sont organisés pour défendre la république et leurs biens.
Avec le retour au calme, elle a été chargée de suppléer les forces de sécurité pour la protection des ouvrages dans des régions isolées.
Cet acte barbare, qui a coûté la vie à huit pères de famille, ouvre une brèche dans le discours de la réconciliation nationale qui prône jusqu’à comptabiliser les années de maquis dans le décompte de la retraite des terroristes !
À Alger, capitale plus que sécurisée, des rues entières sont fermées à la circulation parce que des personnalités y ont élu domicile. À la résidence du Sahel (Club-des-Pins), il faut montrer patte blanche pour y accéder ; de hauts fonctionnaires ont toujours leur garde rapprochée. Que dire alors de ces citoyens qui assurent, à la demande de l’état, la sécurité des biens et des personnes et qu’on veut déposséder de leurs armes.
Ce qui vient de se passer à Sidi-Aïch devrait pousser les pouvoirs publics à revoir leur optimisme à la baisse, tant qu’un seul groupe armé, un seul terroriste peut encore semer la mort. Une mort que l’on a hâte de mettre sur le compte des aléas d’une mauvaise gouvernance : celle qui a engendré la décennie noire avec le nombre de morts et de pertes matérielles.
Vouloir se focaliser sur les patriotes en les désarmant en pleine tourmente pour prouver que la réconciliation a été une réussite est une fuite en avant qui n’échappe à personne, surtout à ceux qui vivent au quotidien les faux barrages, les rackets, les kidnappings quand ils ne sont pas froidement assassinés.
Maintenant que l’état a assis une relative autorité, il lui appartient de faire montre d’intransigeance pour éradiquer le terrorisme, résiduel fût-il.
Hier, les martyrs du devoir ont été enterrés dans l’intimité des leurs. Ils auraient, peut-être, voulu entendre une autorité se fendre d’un communiqué.