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Scandales financiers : Les hommes du président dans le viseur

ecrit par un jeune 45 ans je vous le poste sur les scandales financiers et tout le tout time

Si l’Algérie d’en bas souffre des lentilles à 200 dinars et reste ahurie par les scandales financiers en cascade, l’ambiance est pour le moins morose en haut. Tous les matins que le bon Dieu fait, les ministres et hauts responsables se lèvent et font la revue de presse, en espérant ne pas lire leur nom dans un article scoop qui les mette en cause dans une énième révélation, ponctuée par la citation désormais culte: «Selon des sources proches de la DRS»…
«Mais qu’est ce qui se passe sur la Planète des Singes?!», s’interroge un retraité fatigué du tapage médiatique fait autour d’hommes qu’on croyait, jusqu’à présent, bien lotis. La stupéfaction est de mise et est parfaitement légitime. La campagne dite «mains propres» s’est attaquée à des gens qu’on prenait comme mesure de l’équilibre des forces dans notre sérail vieillissant. Des hommes proches du président Bouteflika et qui semblaient intouchables jusqu’à nouvel ordre.

Chakib Khelil, Mohammed Meziane, Amar Ghoul, Saïd Barkat, Amar Saïdani… Autant de noms qui constituaient hier le noyau du Bouteflikisme conquérant et qui se font de plus en plus petits parce que cités ça et là dans des affaires de détournements, de malversations ou de dilapidation. L’affaire de l’autoroute Est-Ouest a été le point de départ de ce tohu-bohu douteux.

Jusqu’à présent épargné, le ministre des Travaux publics et membre du Mouvement de la société pour la paix (MSP) Amar Ghoul s’est retrouvé soudain dans le collimateur de la «Justice». Selon «El Watan», M. Ghoul a été gravement mis en cause par le Directeur de l’Agence nationale des autoroutes, dans un rapport qui a déjà abouti à l’inculpation du secrétaire général, incarcéré, et du directeur de cabinet du ministère, sous contrôle judiciaire. Le projet dit du siècle, qui a vu son coût initial passé de 11 milliards de dollars à 18 milliards, soit une rallonge de 7 milliards de dollars (rien que ça), n’a pas livré tous ses secrets.
Toujours selon «El Watan», le groupe japonais bénéficiaire de cette rallonge aurait versé de fortes commissions au ministre et à ses proches collaborateurs pour obtenir le marché, avant de le céder en sous-traitance à des entreprises aux compétences douteuses. Après Ghoul, est venu le tour à Khelil, ministre de l’Energie et des Mines et réputé très proche de Bouteflika.

Après le placement sous contrôle judicaire du PDG de la Sonatrach, Chakib Khelil s’est montré particulièrement affaibli et même surpris par la nouvelle avec son fameux «Je ne sais rien». D’autres détails sont venus cerner un peu plus Khelil dans une position peu confortable, comme le cas de cet ex-cadre de la Sonatrach qui aurait bénéficié d’un parachute doré et d’une retraite anticipé avant de quitter l’Algérie. Ce dernier serait l’un des instigateurs de l’affaire Sonatrach.

Dans le sillage de cette campagne, le nom de Saïd Barkat, ministre de la Santé, a flotté de nouveau à la surface pour être impliqué dans une affaire de détournement alors qu’il dirigeait le Département ministériel de l’Agriculture. Tout comme cette vieille connaissance de l’APN, Amar Saïdani, mis en cause dans le détournement de 30 milliards de dinars du Fonds de soutien aux agriculteurs. Une somme faramineuse blanchie dans l’immobilier dans les quartiers chics d’Alger, Paris et Barcelone.

Toutes ces enquêtes et révélations ont, cependant, un point en commun. Intempestivement, ces investigations ont été confiées à la redoutable DRS (Département du renseignement et de la sécurité) qui s’est retrouvé, à cause de la gangrène qui ronge nos outils d’enquête, en position d’ultime recours face à un phénomène qui se propage de façon alarmante. En 2009, l’ONG Transparency International a classé l’Algérie à la 111e place sur 180 pays dans les pays les plus corrompus au monde. Alors vraie campagne «mains propres» ou juste réveil du traditionnel duel à distance entre clans au pouvoir? Avec du recul, on optera volontiers pour la deuxième option. Mais qui sait…

Hicham A.

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