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La main de l’étranger

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Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, au vu de ce match contre la Slovénie, ma religion est faite : il faut d’urgence promulguer la loi criminalisant le colonialisme.

L’idée s’est imposée à moi après avoir consacré l’après-midi à jouer au mauvais perdant et à chercher le bouc-émissaire idéal à la débâcle slovène. Comme vous certainement, L’honneur national le commandait, la tradition cocardière l’exigeait et les bons chefs de guerre, eux, l’ont toujours vérifié : il faut savoir trouver un coupable à une mauvaise défaite. Je dois avouer que l’exercice fut interminable, parfois excitant, souvent cacophonique et, au final, totalement inutile. Entre Chaouchi, Sâadane, Ghezal, l’arbitre guatémaltèque, les vuvuzelas et le mauvais œil des Arabes envieux du moumathil el ouahid lil’arab, il fut bien difficile de trancher et mes amis sont repartis avec une intacte frustration. Pour moi, toutefois, la chose était nettement moins complexe et mon idée était faite dès le coup de sifflet final : cette défaite contre la Slovénie, cela sautait aux yeux, c’était bien la faute à l’ancien colonisateur. Parfaitement ! Cinquante ans après, on mesure bien, au vu d’un simple match, dans quel état de sous-qualification la France a laissé le pays qu’elle a occupé 130 ans. On se savait incapable de construire des voitures, des avions, la démocratie, des élections propres, tout cela et bien d’autres choses, mais est-ce juste, diable, de ne pas pouvoir imiter ces maudits Français dans l’usage providentiel de la main en football, eux qui savent se qualifier pour le Mondial grâce à une main, quand nous autres anciens colonisés, nous risquons d’en être éliminés par la faute de cette même main ? Où est le bienfait du colonialisme tant vanté par cette loi surréaliste du 23 février, je vous le demande, quand la science de la main en football n’est dominée que par l’ancien colonisateur,  un heureux reflexe, s’agissant de Thierry Henri et un calamiteux geste

quand il est le fait de notre Ghezal national ?

Oui, la première leçon qui s’impose de ce Mondial me paraît sans équivoque : il faut d’urgence promulguer la loi criminalisant le colonialisme. Les ravages vont au-delà de ce que l’on peut tolérer. Pensez donc qu’on s’est fait battre hier par un pays  où le sport le plus populaire  est … le ski alpin, où le Zidane national, un certain  Aleš Gorza est  un slalomeur réputé mais …sur neige, une nation où le football vient en quatrième position, et dont on n’entend jamais parler des clubs, ni même des joueurs, sauf pour ceux qui connaissent Sochaux et leur attaquant Birsa. Un pays qui possède aussi une équipe nationale de bon niveau qui fait partie des huit meilleures nations européennes, mais en basket !
le plus impardonnable dans l’affaire, est que nos dirigeants ont toujours cru maîtriser la science de la main. De la « main de l’étranger » qui se profile derrière chaque manifestant à « la main de la France » qui guide chacun de nos opposants, on pensait nos gouvernants incollables en la matière. C’était compter sans la main de Ghezal. Celle-là, elle n’est pas inventée.
Tout le monde n’est pas Thierry Henri…
Oui, vivement une loi criminalisant le colonialisme.

Hadj Tifosi

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