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l'Aïd, les tuniques saoudiennes et l'euro



par Ziad Salah
« L'euro n'a pas quitté la barre des 130 dinars », nous affirme un jeune homme versé dans le commerce avec les pays du Golfe arabique. Pour cet «homme d'affaires», cette devise est restée trop chère tout au long de la saison estivale malgré ses fluctuations sur le marché financier international et surtout l'arrivée des vagues des immigrés. Notre interlocuteur parle bien évidemment du marché informel. Il explique cette cherté par la rareté. «Il faut pratiquement toute une journée, voire plus, pour pouvoir ramasser 500 euros sur le marché de M'dina Djedida», nous lance-t-il. Sollicité d'être plus explicite, il nous fournira quelques comparaisons. «Il n'y a pas si longtemps, on pouvait acquérir des dizaines de milliers de cette devise chez les différents cambistes de la ville. On passait le matin remettre notre «chkara» des dinars et on repasse après pour récupérer la somme requise en devises».

La disponibilité de l'euro sur le marché informel s'est énormément tarie, note-t-il. Notre interlocuteur, formé sur le tas et devenu fin connaisseur du marché financier, avance que le recours de certains gros opérateurs économiques, privés et étrangers, au marché informel est derrière ce tarissement, et donc de cette cherté de la monnaie européenne.

La loi de finances complémentaire 2009 et la charrette des mesures instaurant le Credoc sont directement responsables de cette situation, selon l'argumentaire avancé par ce «beznassi».

L'intérêt de ce jeune homme pour ce genre de questions ne relève pas de la curiosité intellectuelle. Il y va du steak de ses gosses ! Achetant l'euro cher sur le marché informel local, il l'a échangé au plus bas, en raison de la parité de cette monnaie par rapport aux autres sur le marché international, là où il devait se ravitailler, notamment en Arabie Saoudite où il s'est rendu tout récemment pour ramener des «abayas» et autres articles, spécialement pour l'Aïd. Au bout du compte, il estimera que l'Aïd reviendra plus cher cette année. Plus concret, il lancera «ce qui coûtait entre 600 et 800 DA va coûter jusqu'au double». Cette hausse touchera tous les articles assurés par le commerce dit «du cabas», affirme catégorique notre interlocuteur. Or, ce commerce détient encore des parts non négligeables du marché de certains articles. Il citera le cas de l'habillement de luxe et celui spécialisé. Le cas de la «abaya» saoudienne, de la «djellaba» marocaine... «Un créneau que le commerce du container ne pourra jamais prendre en charge», nous dit-on. L'on apprendra que la «abaya» saoudienne est labélisée. On nous citera des marques que même les entreprises de textile chinoises refusent de se lancer dans leur contrefaçon, ceci à cause du poids financier et politique des propriétaires de ces labels aux yeux même des entreprises chinoises. Dans ce sens, l'on apprendra que certains importateurs algériens ont prospecté le marché de la contrefaçon de certains de ces articles. Mais ils ont vite déchanté, parce qu'ils ont constaté le poids de l'aura de certaines marques de abayas saoudiennes.

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