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Le dérapage malien et le silence algérien

 


Du coup, l’Algérie se retrouve isolée ne pouvant ni réagir à la gravissime opération militaire franco-mauritanienne du 22 juillet dernier ni commenter le déroulement honteux du processus de libération des Espagnols comme si l’on cédait peu à peu à une fatalité qui n’a aucun sens en diplomatie.

Le feuilleton de la scandaleuse affaire des otages espagnols semble s’inscrire dans la durée et met chaque jour en lumière un lot de révélations aussi graves les unes que les autres, mettant en cause encore une fois l’État du Mali. Car dans ce dossier qui est loin d’être clos, il n’y a pas que la rançon qui semble constituer la principale problématique. Le rôle obscur joué par le Burkina Faso dans les pourparlers avec les ravisseurs, sa quote-part dans la rançon payée par Madrid et la complaisance de Bamako avec les terroristes d’Al-Qaïda sont, aujourd’hui, autant d’éléments qui peuvent permettre de reconstituer l’énigmatique puzzle sahélien.
On comprend mieux les choses maintenant et surtout la facilité déconcertante des Maliens à céder aux revendications aussi bien de la France et de l’Espagne qu’à celles de l’Aqmi qui, selon les révélations du négociateur burkinabais, est confortablement installée dans le nord de ce pays. Pire, ce conseiller de Blaise Compaoré s’est déplacé plus d’une dizaine de fois aux bases terroristes pour parler des modalités et des conditions pour la libération des prétendus humanitaires espagnols. Ainsi, au-delà de ce geste, qui peut s’inscrire dans les traditions de coopération entre États dans ce genre de crise, c’est toute la stratégie de lutte antiterroriste élaborée et validée par les pays de la sous-région qui tombe à l’eau.
Du coup, l’Algérie se retrouve isolée ne pouvant ni réagir à la gravissime opération militaire franco-mauritanienne du 22 juillet dernier ni commenter le déroulement honteux du processus de libération des Espagnols comme si l’on cédait peu à peu à une fatalité qui n’a aucun sens en diplomatie. Pourtant, Alger a toujours été aux côtés des États du Sahel ; du règlement de la rébellion touarègue jusqu’aux aides humanitaires dont la plus récente est allée à la Mauritanie. Mais en contrepartie, quel retour d’ascenseur pour Alger ? La réponse est d’une évidence même.

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