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«Nous n'avons pas peur des menaces et des intimidations»

 

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Les syndicats de l'éducation répondent à Benbouzid

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Les syndicats répondent que toutes les grèves observées étaient une réponse à des injustices de la part de l'administration publique.

 

Les syndicats du secteur de l'éducation n'ont pas apprécié les nouvelles mesures décrétées par le ministre de tutelle, et ce, à quelques jours de la rentrée scolaire. La menace de licencier les enseignants et les surveillants qui cumulent trois absences est qualifiée, par les concernés, d'incompatible avec les lois de la République et les lois régissant la Fonction publique. «Dans notre parcours professionnel et de par le monde, nous n'avons jamais eu vent de l'exclusion d'un enseignant après trois absences», a estimé M. Meriane, porte-parole du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest).
Si M. Benbouzid fait allusion aux mouvements de débrayage, les syndicats répondent que toutes les grèves observées étaient une réponse à des injustices de la part de l'administration publique et elles étaient d'ordre purement socioprofessionnel.
«Chacun doit assumer ses responsabilités. Que l'on ne vienne pas nous acculer pour que l'on nous incrimine par la suite», soulignent les syndicats. Ces derniers sont persuadés que si les académies jouaient pleinement leur rôle, les enseignants ne feraient pas de chaînes interminables, à chaque rentrée scolaire, pour le règlement de leurs problèmes. «Les enseignants sont condamnés à s'absenter pour régler leurs problèmes dus entre autres au laisser-aller et à la négligence des académies. Il faut donc mettre de l'ordre dans les académies avant d'incriminer l'enseignant», a affirmé M. Meriane qui estime que les enseignants ne s'absentent pas de gaieté de cœur, d'autant plus que s'ils ne justifient pas leur absence, il y aura défalcation sur salaire.
«Généralement, l'enseignant présente une demande d'absence avec des horaires de rattrapage, dans le cas contraire, il recevra des mises en demeure. Une absence coûte cher à l'enseignant», relève le porte-parole.
Seulement, d'aucuns avancent que certains enseignants avec la complicité de l'administration cumulent des absences sans être inquiétés. Sur ce point, M. Meriane fera remarquer qu'il est du ressort des inspecteurs de rappeler à l'ordre ces enseignants, de les aviser avant d'aller vers les lourdes sanctions, à savoir le licenciement.


Achour Idir du CLA note que l'objectif du ministre à travers ces nouvelles directives est de réinstaller la peur chez les enseignants et de gérer les mouvements de grève par les intimidations. «Du point de vue de la loi, les directives du ministre ne sont pas réglementaires, car il existe en Algérie des textes de lois qui gèrent les absences. Pour ce qui est de la gestion des grèves par les collectivités locales, M. Benbouzid est en train de remettre en cause  le droit de grève et l'activité syndicale», a déploré M. Achour. Pour démontrer au premier responsable du secteur que les enseignants ont dépassé le stade de la peur et ne craignent ni les intimidations et encore moins les menaces, le CLA envisage d'entamer la prochaine rentrée scolaire par un débrayage de trois jours. S'agissant des revendications des enseignants, les syndicats désapprouvent le ministre lorsqu'il parle de la satisfaction totale des revendications du corps enseignant. «Le ministre a évoqué le régime indemnitaire, cette revendication a été arrachée à la suite de la lutte des travailleurs du secteur. Où sont les engagements du ministre par rapport aux modifications du statut des enseignants, sur la retraite, les œuvres sociales ?», se sont interrogés les syndicalistes.
Pour le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), les décisions prises par M. Benbouzid n'ont aucun sens et ne prennent nullement en charge les véritables problèmes auxquels sont confrontés les enseignants. «Si les revendications des enseignants ne relèvent pas des prérogatives du ministre, que dire alors d'un wali ou d'un directeur de l'éducation qui n'arrivent pas à gérer correctement les établissements scolaires», ont indiqué les syndicats.
Pour Boudiba du Cnapest, le département de Benbouzid devrait écouter le partenaire social et l'associer à toutes les décisions s'il veut garantir une année scolaire. De l'avis des syndicats, les provocations et les menaces mènent incontestablement vers le pourrissement.   
 

 
 

Nabila Amir

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