Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

" Quelque chose d’important est en train de se préparer sur la scène politique"

« C’est pratiquement une effervescence généralisée. Même les personnalités et partis de la coalition gouvernementale ne se privent plus de déclarations fracassantes et de positionnements souvent surprenants. Cela donne l’étrange impression que tout le monde essaie de se positionner – ou de se repositionner – pour prendre le départ d’une course qui ne tardera plus à démarrer», estime le politologue Rachid Grim interrogé par El-Watan.

 « Les rumeurs sur l’état de santé du Président, ses absences longues et répétées de la scène publique, l’absence de stratégie claire d’un pouvoir qui attend plus qu’il n’agit, le retour sur la scène et à des postes stratégiques d’éléments importants de l’armée, le limogeage (ou la mise à l’écart pour les préserver) de membres éminents du premier cercle présidentiel  – Zerhouni et Khelil en particulier – les gesticulations de plus en plus visibles des chefs de file du FLN et du RND, tout cela – et une multitude d’autres indices – peut effectivement faire accroire que quelque chose d’important est en train de se préparer sur la scène politique.»

S’agit-il de la fin d’un règne ? Peut-être, mais pas complètement. « Je crains, comme beaucoup d’autres observateurs, que l’avenir proche soit très noir pour le pays. Bouteflika, comme le zaïm qu’il est, se veut éternel et il ne semble pas qu’il veuille préparer sa succession. Celle-ci, en cas de disparition, ne pourra se faire que dans la violence, ce qui rendrait l’intervention de l’armée et son retour sur la scène politique presque incontournables.»

A propos de ce retour de l'armée, Grim pense que " que l’armée n’est pas encore de retour sur la scène politique.Mais qu’elle s’y prépare activement dans le cas d’une succession à problèmes.

Dans le cas où tout se déroule normalement – soit conformément à la Constitution actuelle, soit dans le cas où le Président se décide à changer les règles de succession (avec le consentement du système, armée incluse) – l’armée restera en dehors du jeu politique, tout en maintenant le futur Président sous étroite surveillance. L’armée n’a absolument aucun intérêt à revenir sur le devant de la scène politique. Au contraire, elle aurait tout à y perdre, surtout qu’à l’international, elle continue d’avoir mauvaise presse. Elle n’a pas oublié les années noires où les généraux étaient pratiquement interdits de sortie du territoire national, de crainte d’être arrêtés et jugés pour crimes de guerre ou crimes contre l’humanité, comme le leur avaient promis les chantres européens des droits de l’homme.
Mais si les choses venaient à mal se passer dans le processus de succession, l’armée, d’une manière peut-être indirecte, reprendra nécessairement les choses en main. Ceci n’exclut pas que même dans un processus normal de succession – dans le cadre de la Constitution actuelle, ou celui d’une Constitution réformée – l’armée aura son mot à dire. Et son mot pèsera de tout le poids d’une institution qui se veut incontournable."

H.L.

Les commentaires sont fermés.