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Nouvelles disparitions en Algérie

   L’organisation des droits de l’Homme Al Karama nous apprend la disparition de deux compatriotes en Algérie :

1. Algérie : Disparition forcée de M. Rachid Kebli depuis 16 jours

Alkarama, 04 Novembre 2010
M. Rachid Kebli a été enlevé par des agents du département du renseignement et de la sécurité sur le lieu de son travail le 18 octobre 2010 vers 11h du matin et emmené vers une destination inconnue. Depuis, la famille n’a aucune nouvelle de lui.

Alkarama a adressé le 4 novembre 2010 un appel urgent au Groupe de travail sur la disparition forcée lui demandant d’intervenir auprès des autorités algériennes afin qu’il soit libéré ou placé sous la protection de la loi.

M. Rachid KEBLI, âgé de 30 ans, célibataire, travailleur manuel et domicilié dans la wilaya de Tlemcen a été enlevé par quatre agents du département du renseignement et de la sécurité (DRS) en civil sur le lieu de son travail, un chantier de construction d’une maison situé à Maghnia, wilaya de Tlemcen, le 18 octobre 2010 aux alentours de 11 heures.

Ces quatre agents armés et vêtus de tenues civiles se sont présentés sur les lieux, l’ont immobilisé sous la menace de leurs armes avant de le menotter et de le revêtir d’une cagoule sur la tête. Ils l’ont fait monter par la force à bord d’un véhicule banalisé immatriculé à Alger, la capitale, distante de près de 600 kilomètres avant de l’emmener vers une destination inconnue.

Lorsque sa famille, et en particulier son père et son frère ont appris cet enlèvement, elle a immédiatement cherché à savoir où il se trouvait, les raisons pour lesquelles il avait été enlevé par les services de sécurité et le sort qui allait lui être réservé.

Ils se sont rendus dans la même journée au commissariat de police locale pour informer les agents de police de cet enlèvement mais n’ont enregistré aucune réaction de ces derniers. Ils ont également effectué les mêmes démarches auprès des brigades de gendarmerie locales sans plus de succès avant de déposer dès le lendemain une plainte pénale pour enlèvement devant le procureur général de Tlemcen, le chef lieu de wilaya.

Aucune de ces autorités n’a reconnu l’arrestation et la détention de Rachid KEBLI ni n’a accepté d’ouvrir une enquête pénale, s’agissant pourtant de toute évidence d’un fait pénalement qualifiable d’enlèvement et de séquestration obligeant les autorités à ouvrir une enquête.

Aucune suite n’a donc été donnée à ces diverses démarches ; la famille de la victime a alors acquis la certitude que son enlèvement était, encore une fois, le fait des services du DRS.

Rachid KEBLI avait en effet déjà été enlevé par ces mêmes services une première fois le 12 juin 2007,  emmené en détention dans un lieu secret pendant quatre mois et torturé avant d’être présenté pour la première fois devant le parquet du tribunal d’Alger qui l’avait placé alors en détention provisoire.

Déféré devant le tribunal criminel d’Alger, il avait été acquitté par jugement en date du 21 mai 2008 mais avait été maintenu illégalement en détention pendant encore 7 autres mois avant d’être finalement libéré en décembre 2008.

La famille de M. Rachid KEBLI craint que son enlèvement récent s’inscrit encore une fois dans le cadre des persécutions dont il a fait l’objet par le passé de la part des services du DRS et qu’il ne fasse l’objet encore une fois de graves tortures et de mauvais traitements en détention secrète.

Le délai légal maximum de 12 jours pour une garde à vue prévu par la loi interne est largement dépassé, alors que M. Rachid KEBLI n’a été présenté devant aucune autorité judiciaire habilitée, et qu’il continue d’être détenu au secret dans un lieu inconnu de sa famille.

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2. Algérie: Disparition forcée de M. Othmane Abdellahoum

Alkarama, 08 Novembre 2010
M. Othmane Abdellahoum a été enlevé le 16 octobre 2010 probablement par des agents relevant du département du renseignement et de la sécurité (DRS) à Ain Al Hadjel, wilaya de Msila. Il a disparu depuis.

Alkarama a adressé le 5 novembre 2010 un appel urgent au Groupe de travail sur la disparition forcée lui demandant d’intervenir auprès des autorités algériennes afin qu’il soit libéré ou placé sous la protection de la loi.

M. Othmane Abdessamed ABDELLAHOUM, âgé de 32 ans, marié et père de deux enfants, demeurant à Ain Al Hadjel, wilaya de Msila, a été enlevé par plusieurs agents relevant probablement du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) à la sortie de son domicile familial à Ain Al Hadjel, wilaya de Msila le 16 octobre 2010 aux alentours de 19 heures.

Dès le lendemain de cet enlèvement sa mère s’est rendue à la brigade de gendarmerie de Ain Al Hadjel pour savoir s’il y était détenu. Les gendarmes lui ont déclaré qu’ils ne l’avaient pas arrêté et qu’ils ne savaient rien à son sujet.

Elle s’est ensuite adressée au Procureur de la république de Msila, (200 km environ au sud-est d’Alger) territorialement compétent. Celui-ci a refusé d’enregistrer sa plainte et lui a demandé de rentrer chez elle et d’attendre que la police l’informe.

Depuis, elle se rend quasi quotidiennement au commissariat de police de Ain Al Hadjel mais les agents refusent de reconnaître sa détention ou de lui donner des informations. Ils refusent également d’ouvrir une enquête ou d’enrigistrer une plainte.

Force est donc de constater qu’aucune des autorités sollicitées par la mère n’a reconnu l’arrestation et la détention de la victime ni n’a accepté d’ailleurs d’ouvrir une enquête pénale comme la loi les y oblige en matière de crime  d’enlèvement et de séquestration.

M. Othmane ABDELLAHOUM avait déjà été enlevé par ces mêmes services une première fois le mois de février 2007 et détenu dans un lieu secret pendant deux semaines avant d’être présenté devant le parquet du tribunal de Msila qui l’avait placé en détention provisoire.

Il avait lors de cette détention au secret été sévèrement torturé par les agents du DRS et avait même dû être hospitalisé en urgence.

Déféré devant le tribunal de Msila, il a été acquitté par jugement du mois de novembre 2007 et libéré.

Depuis sa libération, les persécutions contre lui et d’autres membres de sa famille se sont poursuivies. A plusieurs reprises des militaires sont venus de nuit au domicile familial. Au mois de janvier 2008, quelques semaines seulement après sa libération, il a de nouveau été interpellé par des militaires ainsi que deux de ses frères.

La mère de M. Othmane ABDELLAHOUM craint que son enlèvement récent ne s’inscrive dans le cadre de ces mêmes persécutions de la part des services du DRS et que son fils ne fasse de nouveau l’objet de graves tortures en détention secrète.

Tandis que le délai légal maximum de 12 jours pour une garde à vue prévue par la loi interne est largement dépassé, M. Othmane ABDELLAHOUM n’a à ce jour pas été présenté devant aucune autorité judiciaire habilitée, et il continue d’être détenu au secret dans un lieu inconnu de sa famille.

 

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