Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les autres effets collatéraux du pardon officiel aux tueurs !



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Football. La FAF vient de l’annoncer. La rencontre Algérie-
Maroc se jouera à…
 

…Tindouf !

Toi, tu serais venu me la raconter cette histoire, je t’aurais traité d’illuminé. Mais là, l’histoire en question est partout étalée dans vos journaux. Elle est narrée par les correspondants locaux de presse, de la même manière, avec force détails et précisions. Quelle histoire ? Mais celle, incroyable, de contrebandiers qui ont attaqué deux hôpitaux publics, à Oum-El-Bouaghi et à Tébessa pour libérer deux de leurs «collègues» en soins là-bas après un accident de la circulation. Je me tâte. Je me pince. Et je relis l’information. Toujours là ! Dans son intégralité. Des contrebandiers, armés, ont pris d’assaut deux hôpitaux de la RADP et en ont libéré des acolytes. Que faut-il en penser ? Qu’il est urgent de brancher une immense stéréo audessus de nos oreilles, d’y glisser un CD d’Ennio Morricone et d’écouter en boucle la cultissime mélodie diffusée par les deux montres goussets que tiennent Clint Eastwood et Lee Van Cleef dans la scène finale du duel contre l’Indien, Gian Maria Volontè, dans le non moins cultissime Et pour quelques dollars de plus. Je ne vois pas quel autre habillage musical et dramatique pourrait convenir à cette scène de l’attaque de deux hôpitaux de la république par une bande de contrebandiers. Là, nous sommes en plein western ! Un western rendu possible par l’immunité. Eh oui ! Pourquoi pas ! Pourquoi pas une attaque armée contre un hôpital pour en libérer des bandits. Et demain, pourquoi pas non plus un guet-apens contre des convois cellulaires pour en libérer des prisonniers. Ah ! Zut ! On me chuchote à l’oreille que ça, ça a déjà eu lieu. Autant pour moi ! Je ne savais pas qu’on en était déjà là. Que les effets collatéraux de la réconciliation, du blanchiment en gros des tangos et de la réhabilitation sociale et économique des enfourneurs de bébés et des violeurs et égorgeurs de femmes étaient déjà là aussi. Eh oui ! Mettez-vous à leur place, ces contrebandiers ! Lorsqu’ils voient Hassan Hattab débouler à la radio nationale pour y lire en VIP un communiqué, lorsqu’ils voient aussi Benhadj arpenter les allées du Salon du livre d’Alger escorté par des gorilles de la république, pourquoi alors se gêner et se poser des questions d’éthique, hein ? Va pour l’attaque d’un hosto. Voire même deux hostos. Prochaine étape, les tribunaux. Et si ça ne suffit pas, l’APN, le Sénat… Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.

Les commentaires sont fermés.