Il fallait s’y attendre. Les toutes dernières sorties de Nordine Aït Hamouda, le député du RCD et vice-président à l’Assemblée nationale, ont produit leur effet comme l’atteste la foule ayant littéralement envahi la salle du siège de la représentation du parti de Saïd Sadi à Tizi-Ouzou.
Une conférence «dédiée» par l’inénarrable député exclusivement au président de la République et à son Premier ministre, les deux faces d’une même médaille, comme les qualifiera Aït- Hamouda. Mais, en fait, c’est à Ouyahia que reviendra la grande part de la nouvelle charge du député qui s’est fait un plaisir, d’abord, de rappeler quelques-unes des grandes lignes du «palmarès » de sa cible. La triste chasse aux cadres menée par le patron du RND est, ainsi, considérée comme «un crime qu’Ouyahia doit payer tôt ou tard», a martelé le conférencier avant de rappeler le mutisme du même Ouyahia, pourtant ministre de la Justice à l’époque, lorsque, lors du printemps de l’année 2001, des dizaines de personnes étaient tuées dans les rues des villes et villages de Kabylie. Des «méfaits» que le député du RCD estime comme étant des «gages d’anti-kabylisme» que le Premier ministre se croit toujours obliger de donner au pouvoir pour demeurer dans ses bonnes grâces. Entre deux flèches à l’adresse d’Ouyahia, le député du RCD n’oublie pas le pouvoir, comme par exemple lorsqu’il dénoncera cette dérive consistant à recourir à l’ordonnance présidentielle lorsque l’on ne veut pas que soit instauré un débat sur des lois d’importance majeure. «Pourtant, ils ont l’écrasante majorité à l’Assemblée !», s’élève le fils du colonel Amirouche, très prolixe et peu regardant sur la nature de ses accusations, comme lorsqu’il s’est remis aux attaques contre le Premier ministre, auquel il attribue la responsabilité de «la guerre économique menée contre la Kabylie». Là, Aït-Hamouda s’aidera de chiffres pour étayer la situation déplorable que vit la Kabylie depuis quelques années, en affirmant que sur les 129 milliards de dinars alloués pour le développement de la région, seulement 15 % ont été consommés. Une guerre menée, expliquera le conférencier, grâce à des «têtes de pont» que le mentor du RND a recrutées parmi des exclus du RCD, qu’il citera nommément, tout en les défiant de l’attaquer en justice pour diffamation. Encore une fois donc, il en a pris pour son grade, le Premier ministre auquel, en guise de dernière attaque, Nordine Aït- Hamouda reproche de ne pas avoir la culture pour être un homme d’Etat.
M. Azedine