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Bobard ou incompétence ?

Par : Merzak Tigrine

De deux choses l’une, soit on nous raconte des bobards pour apaiser la tension et cacher l’incompétence des responsables de cette crise, soit celle-ci et bel et bien réelle et on ne veut pas le reconnaître.

Des chaînes interminables dans le meilleur des cas, où carrément des bousculades, qui voient des citoyens en arriver aux mains, sont devenues le quotidien des Algériens pour acheter du lait en sachet. La pénurie de plus en plus persistante de ces produits de première nécessité hante la vie des gens, qui ne comprennent pas comment est-on arrivé à des situations pareilles, ces dernières années, où l’on croyait que ce genre d’images était définitivement banni.
En effet, si ce n’est la pomme de terre, ce sont les oignons qui viennent à manquer, où les légumes secs et, maintenant, c’est le lait en sachet. Il y a toujours une crise pour un aliment de base, qui vient perturber la vie des Algériens. Et pourtant, les responsables de leur production, importation ou commercialisation, s’évertuent à clamer qu’ils sont disponibles en grande quantité. Mieux, ils clament haut et fort que l’État dépense des montants faramineux en devises fortes pour assurer la disponibilité de ces produits. Il y a quelques jours seulement, le patron de l’Office national interprofessionnel du lait (Onil) affirmait à qui voulait bien l’entendre que la poudre de lait était disponible en quantité suffisante et que le problème ne se situait qu’au niveau de la distribution. De deux choses l’une, soit on nous raconte des bobards pour apaiser la tension et cacher l’incompétence des responsables de cette crise, soit celle-ci est bel et bien réelle et on ne veut pas le reconnaître. Il n’est pas normal que ces pénuries de produits de première nécessité se renouvellent d’une manière aussi cyclique, et qu’elles soient suivies, sauf pour le lait, d’augmentation des prix, qui grèvent davantage la bourse du citoyen déjà bien maigre. Des mesures efficaces doivent être prises pour sortir de ce cercle vicieux qui rajoute aux difficultés quotidiennes auxquelles font face les Algériens. À moins que l’on prenne le porte-monnaie des consommateurs pour des vaches à traire, en cédant le sachet de lait au marché noir à 40 DA, rien ne justifie une telle situation.

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