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dominique, Manuel, Ségolène et les autres, souvenez-vous…… rouleau de scotch, je l’éclate !



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

FLN. C’est la cassure ! Le premier qui sort un…


Je dois être un vieil aigri, un grigou rabougri pour avoir autant de rancœur. Oui, je l’avoue, c’est de la rancœur. Au moment où la raison, toute la raison et seulement la raison pousserait à tourner la page, à oublier, je n’y arrive pas. Wallah, promis, juré que je fais des efforts titanesques pour tirer un trait sur ce passé-là, précisément. Mais que voulez-vous, ça revient à la surface, inexorablement. Faut dire qu’eux aussi concourent à raviver les plaies. Tenez ! L’un d’entre eux vient d’atterrir en Algérie, comme pour rouvrir ma blessure. Le socialiste Manuel Valls, candidat autodéclaré à la présidentielle française de 2012, débarque chez nous, l’urne à la main et la banlieue au cœur. Ça ne va pas m’aider à oublier le rôle des socialistes français dans la décennie rouge, ma décennie rouge. Le cabinet Mitterrand nous sommant de laisser le FIS s’engouffrer au Palais et de lui livrer nos femmes et nos enfants. Les randonneurs de Solutré devisant sur l’avenir vert d’El-Djazaïr tout en admirant le paysage et en hochant la tête d’assentiment à chaque parole prononcée par Dieu, leur Dieu, l’ami de Papon. Les niet répétés des généraux français aux demandes d’armement formulées par nos généraux. Les menaces de tribunaux internationaux brandies sur chaque plateau télé, au détour du moindre forum. Les portes ouvertes aux félons, aux traîtres et autres sergents et caporaux en mal d’asile et de carte Vitale. Les couloirs aéroportuaires de la honte, et mes compatriotes parqués dans des hangars à bestiaux à Orly et à Charles-de-Gaulle. Comment oublier que le Parti socialiste nous demandait de boire le poison intégriste, d’avaler la potion régressive quitte à nous astreindre après, longtemps après, aux lavements ? Je ne puis ! A deux heures de vol à peine, en comptant les retards de ma chère compagnie, les socialistes, l’appareil socialiste me proposait tout benoîtement de recouvrir le billot de l’échafaud avec un peu de velours pour atténuer la douleur de l’exécution fondamentaliste. Mais il est vrai qu’au PS, on n'en était pas à une exécution près, à un avis défavorable griffonné au bas d’une énième demande de grâce. Allah ghaleb, tout cela, au moment où le PS re-défile chez moi, sur la terre de Zabana et de Ferradj, de Sellami, de Djaout et de Gharbi, je ne peux l’oublier. Je vous avais prévenus, je vieillis mal, je ne m’assagis pas du tout et je n’arrive toujours pas à tourner la page comme m’y invitent pourtant mes cheveux blancs. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.

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