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Le meilleur moyen de faire libérer des ressortissants détenus par l'Iran est de "faire du bruit" sur leur sort, ont déclaré en 2009 les autorités françaises à leurs homologues américaines, selon un télégramme américain diffusé par WikiLeaks. Selon ce mémo, révélé ce soir par le journal Le Monde, le conseiller de l'Elysée pour les affaires stratégiques, François Richier, et le directeur du Quai d'Orsay pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, Patrice Paoli, ont fait valoir à la diplomate américaine Kathleen Allegrone que le meilleur moyen d'obtenir des libérations en Iran était d'en parler.
"Faites du bruit", lui ont-ils dit, "martelez sans cesse" dans les médias les mots "droits de l'homme fondamentaux", "innocence", "libération immédiate", rapporte le télégramme. "Le silence ne règlera rien", les Iraniens sont "maîtres en manoeuvres dilatoires" et l'arrestation d'étrangers est "une tactique iranienne familière: la prise d'otages pour le chantage politique", ont-ils ajouté.
A cette époque, l'Iran retient depuis début juillet une lectrice française, Clotilde Reiss, accusée d'espionnage et consignée après quelques semaines de prison à l'ambassade de France à Téhéran. Au cours du même été 2009, trois randonneurs américains accusés d'espionnage ont été arrêtés en Iran et deux y sont toujours détenus.
Clotilde Reiss a regagné la France en mai 2010. Selon d'autres télégrammes, Paris a assuré les Américains que cette libération n'avait pas donné lieu à échange avec des détenus iraniens en France. Et que l'évocation d'un rôle de la Syrie, avec laquelle la France avait entrepris un rapprochement, n'était pas fondée. "Bien sûr, nous ne savons pas si les Syriens ont fait quoi que ce soit. Mais nous les avons remerciés quand même. Cela devrait au moins semer la confusion chez les Iraniens", a ainsi indiqué François Richier aux Américains.