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La mouche et la vitre

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Les rapports tombent, un peu comme des masques, sur la situation des droits de l’homme en Algérie. Bilan, un pays autoritaire, livré à des juges arbitraires, eux-mêmes livrés aux pressions politiques venues du sommet de l’Etat. 20 ans après la première grosse réforme de la justice, il ne faut, bien sûr, pas attendre Tayeb Belaïz pour nous éclairer sur le sens d’une réforme qui dure depuis si longtemps et qui ressemble bien plus à un chantier de métro qu’à une volonté affichée de faire entrer l’Algérie dans le rang des pays modernes. Les positions sont claires, il n’est pas question de sortir la justice de la mainmise de l’Exécutif, et toutes les nouvelles lois promulguées ces derniers temps ne sont que des procédures secondaires destinées à faire oublier l’essentiel. Errant à l’intérieur de ce triangle diabolique dont les sommets sont la justice, la police et les services de sécurité, l’Algérien se retrouve tel un électron quantique qui vibre dans son orbital en connaissant ses limites énergétiques.

Ou comme une mouche qui se cogne plusieurs fois contre la même vitre, incapable d’en sortir. Si une mouche offre l’étrange spectacle de se cogner plusieurs fois contre la même vitre, c’est qu’elle n’a pas de mémoire. Estimée à quelques secondes, cette mémoire s’auto-efface très rapidement, ce qui explique que la mouche oublie qu’il y a une vitre, quelques secondes après s’être cognée dessus. La comparaison s’arrête là, les Algériens ne sont pas des mouches, ils n’ont pas oublié les faux procès, l’impunité des puissants et les scandales étouffés par le parquet. Si le régime continue à les traiter comme des mouches, ils vont finir par casser la vitre. Et comme on ne peut pas poursuivre une mouche en justice, il devra s’attaquer aux vitriers. Prochaine campagne Ouyahia, la chasse aux vitriers. Quand une langue de bois se pose sur du papier de verre, qui a le plus mal ?

Chawki Amari

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