Si l’Algérie possédait un immense râteau de 1200 km de large, elle pourrait ratisser tout le pays, du Nord au Sud, et éliminer tous les mauvais sujets. Il faudrait bien sûr que les dents du râteau soient suffisamment serrées pour attraper les petits poux et les lentes. Un peigne gigantesque ferait aussi l’affaire, d’autant que la majeure partie du territoire est chauve, c’est-à-dire désertique. En fait, le problème réside uniquement dans le Nord, et encore dans quelques parties montagneuses. Comment extirper les poux d’une tête globalement saine ? C’est à cette question que tentent de répondre l’armée et les services de sécurité, l’une des réponses étant les grosses opérations en Kabylie actuellement en cours.
L’efficacité d’une armée lourde aux commandements très hiérarchisés face à une guérilla terroriste mobile et constituée de petits groupes plus ou moins autonomes sera jugée dans quelques jours, lorsque le butin bilan sera annoncé par voie de presse. Dans cette guerre asymétrique du troisième type, seuls les résultats comptent. Dans le cas où le GSPC, ou du moins son commandement, n’est pas éliminé à la suite de cette opération, que faudra-t-il en conclure ? Qu’il est impossible d’en finir ? Que l’Algérie doit faire avec, comme un diabète récurrent, regarder passivement l’ENTV en écoutant les discours solaires des dirigeants pendant que chaque jour, un militaire ou une patrouille tombe dans une embuscade ?
Les journalistes de l’ENTV, qui viennent d’être traités d’incompétents par leur ministre de la Communication, nous expliqueront toutes ces problématiques. Pour eux, ils font bien leur travail, et s’il n’y a pas de travail, ce n’est pas de leur faute. Comme un chauve à qui on demande de se peigner, il dira qu’il n’a besoin d’être peigné. Un journaliste de l’ENTV peut même dire qu’il est bien peigné puisqu’il n’a pas de cheveux. Et il aura raison.