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Le moustique et le crocodile

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Quelque temps après les premiers bombardements WikiLeaks, le régime et ses hommes sont toujours dans leur bunker, attendant la fin de l’orage. Ils sont muets, y compris Nacer Mehal, pourtant très à l’aise sur d’autres sujets. La somme d’informations contenues dans ces premiers WikiLeaks aurait de quoi renverser un chef d’Etat, mais en Algérie, les scandales n’en sont jamais ; même si tout le monde sait à quel degré le régime est corrompu, cela ne changera rien à la composition de l’équipe. Dans les derniers WikiLeaks publiés, il a pourtant été question de la corruption au plus haut niveau de l’Etat (Saïd et Abdelghani Bouteflika sont cités) et au plus haut niveau de l’institution militaire (le général Gaïd Salah est cité).

Le plus bavard est (pour l’instant) Saïd Sadi, qui parle de tout ; le moins bavard (on s’y attendait un peu) est le général Toufik, se contentant de désigner silencieusement le portrait de Bouteflika pour expliquer la corruption à Saïd Sadi. A ce niveau d’ailleurs, on peut comprendre que le leader du RCD ait préféré faire ses confidences aux Américains plutôt qu’aux Algériens ; une intervention publique aurait amené cette question cruciale pour un parti d’opposition : mais que fait Saïd Sadi chez le général Toufik ?

Bref, on le sait, trop d’info tue l’info, une seule de ces informations serait sortie, elle aurait donné lieu à des milliers de commentaires. A terme, les 1600 WikiLeaks consacrés à l’Algérie peuvent bien tout éclabousser, rien ne changera car le régime n’est pas lié à son image mais tient par la force, ce qui change tout. Peut-être alors faut-il revenir aux sources nationales et aux HannachiLeaks. Qui se rappelle du câble sur Raouraoua qui avait demandé à Hannachi de donner un match à l’Egypte ? Tout le monde. Qu’est-ce que cela a changé ? Rien. Le hadj Raouraoua est toujours président de la FAF. Et le fondateur de WikiLeaks est virtuellement en prison.

Chawki Amari

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