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Les sénateurs parlent des harraga et du chômage

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Le débat autour de la déclaration de politique générale présentée dimanche par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, au Conseil de la nation, a pris fin hier avec l’intervention de quatre chefs de groupe parlementaire.



Les intervenants, au nombre de 96, ont axé leurs discours sur le problème du chômage, l’emploi de jeunes, le phénomène de la harga et les questions d’ordre local. L’intervention qui a retenu l’attention de l’assistance a été celle de Mme Zohra Drif Bitat. Elle reconnaît que l’Etat fait de son mieux pour améliorer des citoyens, mais elle s’est dite intriguée du fait que le peuple ne semble pas heureux et comblé malgré les sommes colossales que réserve l’Etat au développement à tous les niveaux.


Des harraga diplomés


Mme Bitat a interpellé le gouvernement sur le phénomène de la harga : «Parmi les harraga, figurent des jeunes chômeurs, de jeunes diplômés, des femmes avec leurs enfants… Ce n’est pas normal. Il faut traiter ce phénomène à la base, par l’éradication de ses causes, à commencer par rendre l’espoir perdu aux jeunes.»
L’intervenante a exprimé ses inquiétudes quant à ce qui se passe dans la région du Sahel, tout en interrogeant le gouvernement sur les mesures que compte prendre l’Etat pour préserver le pays. La sénatrice s’est interrogée si, concrètement, l’Etat a fait le nécessaire pour permettre aux jeunes de relever les défis du XXIe siècle et de vivre décemment comme ils le méritent. «L’Etat s’est attelé à tout réaliser en quantité, aux dépens de la qualité», donnant l’exemple de la formation des cadres, notamment les gestionnaires qui, selon elle, «ne sont pas aptes à faire face à la concurrence interne et externe». Pour conclure, Mme Bitat a demandé avec insistance au Premier ministre l’installation d’une commission nationale de haut niveau pour préparer la célébration du 50e anniversaire de l’indépendance : «L’Algérie a été le moteur de toutes les guerres de libération. La nouvelle génération doit savoir que le combat de l’Algérie a été exemplaire.» D’autres sénateurs ont abordé le phénomène de la corruption, le qualifiant de «danger dévastateur» de l’économie et de «menace réelle» pour le développement national, la démocratie et la stabilité sociale.


Rétablir la confiance entre citoyen et pouvoir


M. Bouzidi a qualifié la question de la réévaluation des projets de «grand problème» qui nécessite d’être traité avec détermination car elle coûte au Trésor des sommes faramineuses. Chiffres à l’appui, l’intervenant a révélé que la réévaluation des projets a coûté à l’Etat 850 milliards de dinars durant l’année en cours, s’interrogant sur le montant de 11 milliards de dollars dépensé pour la réalisation d’études «qui mènent à la réévaluation». Il a également proposé l’annulation «provisoire» du démantèlement douanier dans le cadre de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’UE en vue de préparer les entreprises à entrer dans la concurrence, d’autant plus que les investissements des pays européens en Algérie sont encore faibles.
Pour sa part, Abderrezak Bouhara confirme que le terrorisme a été battu grâce au sacrifice des patriotes, des citoyens et à l’engagement du Président, mais aujourd’hui il faut gagner la bataille de la réconciliation nationale. «La bataille de la réconciliation est un long processus, la qualité de la représentation de la société dans les institutions publiques, les assemblées élues, la relation entre le gouvernement et les gouvernés, tous ces éléments participent à la réconciliation nationale», a soutenu M. Bouhara, estimant qu’il faut donner un contenu et une dimension sociale, politique et économique à la réconciliation nationale.

«La réconciliation nationale ne doit pas être un texte. En résumé il s’agit de réinstaurer la confiance entre le citoyen et le pouvoir», a noté M. Bouhara.
Les membres du Conseil de la nation ont également appelé le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour assurer la réforme des banques et des services publics, la modernisation de l’administration et le renforcement du rôle des collectivités locales.
Ils ont également évoqué la réforme du domaine de l’information tout en mettant en exergue l’importance de l’ouverture d’un débat entre les élus locaux et les représentants de la société civile pour étudier les questions nationales et celles qui concernent le citoyen.
M. Smoudi, du RCD, a exprimé des «doutes» sur les chiffres avancés relatifs aux différents projets, estimant qu’ils ne reflètent pas la réalité.

 

Nabila Amir

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