Seule la clientèle détentrice de la police d’assurance Emeutes et mouvements de populations (EMP) est couverte contre ces sinistres. Les dégâts matériels provoqués par les émeutes sont considérables.
Même si personne ne peut, pour l’heure, donner le montant précis de ces dommages, il reste qu’ils sont estimés à des centaines de millions de dinars. Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, injoignable depuis deux jours, n’a pas encore avancé d’estimation quant à ces pertes – le ministre les a vaguement déclarées «immenses».
Les compagnies d’assurances sont d’ores et déjà à pied d’œuvre afin de procéder à l’opération d’expertise. Seulement, là où le bât blesse pour la majorité des souscripteurs ayant subi la dégradation d’un bien, c’est qu’ils ne sont pas tous concernés par un éventuel dédommagement.
Ainsi, au sein de nombreuses compagnies d’assurances, seule la clientèle détentrice de la police d’assurance Emeutes et mouvements des populations (EMP) est couverte quant à ces sinistres. Et ils ne semblent pas être très nombreux à avoir inclus cette garantie dans leur contrat. «Ce sont les professionnels, pour la plupart des sociétés étrangères ou leurs filiales qui ont assuré leurs biens contre ce type de sinistre. Usines, dépôts, agences, les opérations d’expertise sont en cours, et au vu de la complexité de la situation, un bilan final ne sera possible que dans une dizaine de jours», explique Hassen Khelifati, PDG d’Alliance Assurances.
La compagnie estime, pour l’heure, les dommages liés à ces émeutes à plus de 500 millions de dinars. Ces sommes colossales seront, confortent les compagnies d’assurances, amorties par les compagnies de réassurances.
Les plus pénalisés par ces émeutes sont donc les particuliers. Le citoyen ayant vu, par exemple, son véhicule saccagé n’est pas couvert par son assurance «tous risques».
«Sauf si une décision politique est introduite dans ce sens, l’indemnisation ne les concerne malheureusement pas», déplore M. Khelifati.
Pourtant, affirme-t-il, il est systématiquement proposé aux souscripteurs l’extension de leur contrat à cette garantie. En ce qui concerne les commerçants et autres épiciers, dont les locaux ont été pillés ou détruits, le dédommagement est possible, et ce dans le cadre de la police «multirisques professionnels», explique un cadre au sein d’une société d’assurances.