Les opposants du dernier quart d'heure ! | |
Par Hakim Laâlam Email : laalamh@yahoo.fr |
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Quelle est la différence entre la Tunisie et l’Algérie ? A Tunis, la rue crie «RCD dégage !» A Alger, c’est le Palais qui gueule … ... «RCD dégage !» C’est frappant. La manière dont la marche du RCD qui doit se tenir aujourd’hui, qui se tiendra quelle qu’en soit l’issue, a été traitée par la télévision. Ambiance nordcoréenne ou birmane saupoudrée d’une température brejnévienne. On ne nomme même pas le parti initiateur de cette marche. On évoque, avec une lippe dédaigneuse, «une association à caractère politique». Et l’on s’empresse ensuite de relayer le communiqué en béton armé de la wilaya d’Alger en précisant bien, en surlignant au gros feutre rouge, que cette marche est «interdiiiiiiiiiiite ! ». Audelà du procédé stalinien, au-delà de la petitesse de cette méthode, je préfère, moi, me projeter. Dans un futur plus ou moins proche. Proche, inch’Allah ! Ce futur, j’en suis d’ores et déjà convaincu, qui verra les mêmes femmes et hommes des médias lourds venir sans ambages, toute honte bue, affirmer devant l’opinion et les caméras médusées qu’ils ont toujours été contre la dictature du Palais. Peut-être même verrons-nous les mêmes visages qui stigmatisent aujourd’hui le RCD se placer en tête de cortèges demandant la traduction des dirigeants chassés du pays devant de hautes juridictions et leur embastillement. Allez ! Je prends même le pari. Ceux dont la bouche est apparemment trop «propre» pour prononcer ces trois lettres «R» «C» «D» aujourd’hui, préférant emplir leur cavité buccale et nos écrans d’autres mots comme «Interdit», ceux-là précisément gueuleront le plus fort le jour où la rue éjectera les «museleurs» du Palais. Le RCD redeviendra à leurs yeux fréquentable, voire même héroïque. On peut juste s’amuser de tels revirements. S’il ne s’agissait pas de marche populaire, et de risques de dérapages policiers pouvant entraîner mort d’hommes. Donc, je ne m’amuse pas de telles couardises. Car c’est maintenant, consœurs et confrères qu’il faut parler. Oser braver la citadelle. Après, la position la plus «digne», la moins infâme, ça sera juste de se la boucler. En espérant la mansuétude de ceux que vous désignez aujourd’hui au bûcher et à la mitraille. Demain, lorsque les odeurs de jasmin auront enfin submergé les rues d’Algérie après avoir embaumé celles de Tunisie, il sera trop tard pour vous découvrir des velléités démocrates ou pour raconter devant les caméras d’Al Jazeera, de France 24, d’i>Télévision ou de CNN que de tout temps, vous avez été contre la tyrannie. Yaw fakou ! C’est maintenant qu’il faut vous indigner ou vous taire. A jamais ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. |
Commentaires
Merci monsieur pour vos bonnes paroles.chaque fois que j ai l occasion de vous lire ma tension monte de plusieurs crans.
Ceci dit je ne suis qu une femme autodidacte
mais ce que vous ecrivez me va droit au coeur.
Helas les alge.....riens ne sont pas unis. Ils preferent mourir en silence.
Ou comme m a dit un chauffeur de taxi pendant l ete dernier. Il dit nous sommes dans une prison a ciel ouvert