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notre ami moubarak !!!!!!!

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Cela fait dix jours que l’Egypte officielle et officieuse fait feu de tout bois contre l’Algérie et les algériens. Les médias, « privés » et publics, les artistes, les hommes politiques, des ministres en postes, des députés, les fils du président Moubarak, chacun y va de son accusation et de ses insultes. Le égyptiens sont abreuvés à longueur de journée par les télévisions et les journaux de commentaires anti-algériens. Il n’y a plus aucune limite.

Pendant ce temps, à Alger c’est le silence radio. Personne ne réagit, ni le chef de l’état, ni le ministre des affaires étrangères, ni les députés, ni les habituels défenseurs du patriotisme teinté d’arabo-islamisme, ni les partis politiques de la coalition au pouvoir ou de l’opposition. Pas un mot. Où est donc le FLN d’habitude si prompt à se défendre de toutes attaques extérieures même lorsqu’elle n’existe pas. Où est donc le ministre des moudjahiddines qui ne se fait jamais prier pour donner des leçons de patriotisme? Où sont donc ces nationalistes-islamistes qui se déchaînent à la moindre critique?

A croire que le silence a été imposé. On ne critique pas celui que l’on s’est donné comme modèle pendant un demi siècle. C’est toute l’idéologie du régime depuis l’indépendance du pays qui est remise en cause. Bouteflika et ceux qui l’entoure sont dans le piège dogmatique. Une crise sérieuse, avec des allures de différenciation identitaire, aurait des conséquences autrement plus importantes qu’une rupture diplomatique. Elle remet en cause le socle même de l’appartenance de l’Algérie à un ensemble arabo-islamique. Les déclarations des dirigeants et des médias égyptiens ont toutes consistées, par delà les insultes, à dénier aux algériens une arabité que ses propres gouvernants, eux n’ont cessé de s’auto attribuer. Mieux, c’est en grande partie, sur cette culture et cette appartenance arabo-islamique que le régime s’est structuré, éliminant, de fait, tous les autres courants de pensées notamment les options démocratique et laïque. En quelques jours, un simple match de football et des calculs de politiques internes égyptiens vient d’ébranler, sous nos yeux, un demi siècle d’orientation culturelle forcée. Un petit match de football et voila des décennies d’arabisation remise en cause.

Répondre aux incessantes attaques égyptiennes comme le réclame la presse nationale et la population, revient pour le régime algérien, à admettre au minimum, que la question de l’identité algérienne n’est pas close.

Contrairement au dictateur égyptien qui n’a que sa rue à calmer et une succession à légitimer, Bouteflika lui risque d’ouvrir une boite de pandore identitaire qui risquerait d’emporter le régime politique qui dirige l’Algérie de puis son indépendance. Gageons donc que le bras de fer entre l’Algérie de Bouteflika et l’Egypte arabo-islamique n’aura pas lieu. Mais n’est ce pas déjà trop tard ? Dans tous les cas, il va être très difficile et pendant un long moment de ressortir et resservir à la société algérienne les discours arabo-islamiste.

Y. El Mizrani

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