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Sale temps pour les dictateurs

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Les grandes puissances qui n’ont pas hésité depuis toujours à s’accommoder de régimes totalitaires au nom d’une certaine conception de la realpolitik fondée sur les égoïsmes nationaux ont aujourd’hui l’intime conviction que la stabilité des Etats et des peuples passe inexorablement par des pouvoirs et des institutions démocratiques. Il n’y a désormais plus, à leurs yeux, de pays plus ou moins éligibles que d’autres à la démocratie ; un discours longtemps servi par les capitales occidentales et les Etats-Unis pour ménager les pouvoirs oligarchiques locaux dans des pays où ils ont des intérêts stratégiques aux plans économique commercial, géopolitique… On se contentera d’un SMIG démocratique décliné à travers des réformes politiques qui n’ont de démocratiques que la façade.

Le régime de Ben Ali, qui vient d’être jeté à la poubelle de l’histoire par la rue tunisienne, réunissait tous ces attributs de la «démocratie spécifique» applicable à des pays comme le nôtre et à laquelle l’Occident et Washington ont donné leur pleine bénédiction. Même lorsque les atteintes aux droits de l’homme et aux libertés avaient atteint des seuils critiques qui ne pouvaient laisser sans réaction ces pays qui se présentent comme les gardiens du Temple de la démocratie, leurs positions et déclarations sont de pure circonstance et les mots utilisés pour apprécier les événements sont soigneusement pesés. On regrette, on déplore… Mais point de condamnation ferme et sans équivoque. Avec ce qui se passe en Tunisie et l’onde de choc qui se propage comme une traînée de poudre dans d’autres pays arabes qui font l’actualité internationale, à l’image de l’Egypte en pleine éruption volcanique, le ton est devenu subitement plus ferme, voire menaçant, et les pressions ont pris une résonance plus politique appelant explicitement les régimes en place à se démocratiser sous peine d’être emportés par le vent de la contestation qui souffle sur les capitales arabes.

De Paris, à Berlin en passant par Washington et Bruxelles, on ne prend plus de gants depuis la Révolution du jasmin en Tunisie pour soutenir les luttes et aspirations des peuples de la région à la liberté, à la démocratie et à une société où règnent la justice sociale et le progrès économique. Même le régime de Moubarak qui bénéficie d’une bienveillance particulière de la part des Occidentaux et des Américains pour son rôle de tête de pont dans la recherche d’une solution au conflit du Proche-Orient n’échappe plus à la loupe et à la réprobation internationale. «La stabilité d’un régime n’est pas menacée lorsqu’il garantit les droits fondamentaux des citoyens, mais quand on refuse de les accorder», a averti hier le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, dans une déclaration sur la situation en Egypte.

Le message ne peut être plus clair et vaut pour tous les autres régimes arabes qui se consolent comme ils peuvent en affirmant à qui veut les entendre que comparaison n’est pas raison. Le nouveau positionnement des grandes puissances aux côtés des aspirations des peuples à la liberté et à la démocratie qui sont les meilleurs garants de leurs intérêts stratégiques a sans nul doute galvanisé les foules et accentué leur désir de changement. Contestés à l’intérieur et lâchés par leurs alliés à l’extérieur, les temps ne sont plus bénis pour les pouvoirs autoritaires.

Omar Berbiche

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