Le Syndicat des praticiens généralistes, des spécialistes, des maîtres-assistants, professeurs et docents et le Conseil de l’Ordre des médecins ont décidé de ne pas participer aux travaux de la conférence nationale sur la santé publique. La raison ? Ils refusent de cautionner un travail auquel ils n’ont pas été associés et qui va tracer la politique du secteur pour une trentaine d’années.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le ministre de la Santé reconnaît qu’il a besoin de l’implication du partenaire social pour restructurer le système de la santé publique, en agonie. Pour ce faire, il a réuni, dans le cadre de la première conférence nationale de santé publique, les différents acteurs de la santé pour une concertation autour d’un nouveau plan de santé. Or, les assises de la santé, longtemps revendiquées par le partenaire social pour aborder les problèmes qui secouent le secteur, se feront finalement sans les principaux concernés. Les syndicats autonomes des médecins généralistes, spécialistes et des hospitalo-universitaires ainsi que le Conseil de l’ordre des médecins ont décidé de boycotter les travaux de cette conférence. Ces derniers sont catégoriques. «Nous n’allons pas cautionner un projet aussi important sans l’avoir au préalable consulté pour faire des propositions.» Ces syndicats ne contestent pas la démarche en elle-même de la refonte du système de santé mais plutôt la manière de faire du ministre. Alors qu’ils devaient discuter en ateliers d’un avant-projet de loi sur la santé publique préparé par le département de la Santé, ces derniers ont été surpris d’apprendre que leur travail consistera à remplir un questionnaire. Il n’est pas question déclarent les différents syndicats de «participer à cette mascarade. Il s’agit de l’avenir de la santé des Algériens et il est inacceptable de prendre ce projet à la légère». D’autant, poursuivent-ils, que le ministère a déjà préparé un avant-projet de loi sur la santé qu’il refuse de soumettre aux syndicats pour concertation. «De quoi ont-ils peur ?», s’interrogent les syndicalistes. «Le ministre lui-même a avoué que le projet est fin prêt depuis le mois d’octobre dernier. Quel est l’intérêt de notre participation à cette conférence si ce n’est de valider un travail déjà ficelé», a dénoncé le professeur Djidjli, représentant des hospitalo-universitaires. De son côté, le docteur Youcefi, représentant des médecins spécialistes, est tout aussi catégorique : «nous ne pouvons être mis devant le fait accompli. Il ne s’agit pas d’un projet scientifique sur lequel nous pouvons émettre des propositions constructives, mais dans l’intérêt de la santé, on ne peut cautionner cela». Le président du conseil de l’ordre des médecins, le docteur Bekkat, enchaîne dans le même sens : «Nous avons été invités pour faire de la figuration et ces pseudo-travaux ne déboucheront sur rien.» Le Docteur Merabet, président du Syndicat des praticiens généralistes, rappelle, pour sa part, qu’il était sceptique bien avant le démarrage de cette conférence, mais qu’«en toute bonne foi, nous avons décidé d’aller jusqu’au bout». Ce dernier aurait préféré l’organisation d’assises régionales avant d’aller vers une démarche nationale sans «pouvoir rien apporter ». Les syndicats, qui ont dénoncé l’exclusion du Syndicat national des paramédicaux de cette conférence, demandent que l’avant-projet de loi sur la santé, préparé au niveau du ministère de tutelle, leur soit soumis pour pouvoir en débattre dans des délais raisonnables. Ces derniers ne comptent pas laisser des personnes étrangères au secteur décider de leur sort. Sans lancer d’ultimatum, ils attendent la réaction du ministre avant d’envisager des actions.
S. A.
Commentaires
je tient a feleciter la famille de la sante pour leurs position envers la tutelle de ne pas rependre a la partecipation a la conférece national de la santé je salue votre engagement .