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Rubygate: le parquet de Milan demande le jugement immédiat de Silvio Berlusconi

 

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Le parquet de Milan a demandé mercredi le jugement immédiat de Silvio Berlusconi dans le scandale sexuel Rubygate mais les avocats du chef du gouvernement italien comptent contre-attaquer tous azimuts, y compris en portant l'affaire au parlement.

Le parquet de Milan a demandé mercredi le jugement immédiat de Silvio...

Le parquet de Milan a demandé mercredi le jugement immédiat de Silvio Berlusconi dans le scandale sexuel Rubygate mais les avocats du chef du gouvernement italien comptent contre-attaquer tous azimuts, y compris en portant l'affaire au parlement.
Dans un communiqué distribué à la presse, le parquet a indiqué avoir "transmis au juge des enquêtes préliminaires la requête de jugement immédiat sur la base de l'évidence de la preuve".
Les procureurs veulent que M. Berlusconi soit jugé pour recours à la prostitution de mineure et abus de fonction, les deux motifs pour lesquels il faisait l'objet d'une enquête depuis le 21 décembre.
Si leur demande devait aboutir, cette procédure accélérée pourrait commencer avant l'été et le Rubygate viendrait s'ajouter à trois procédures pénales contre M. Berlusconi (affaires Mills, Mediaset et Mediatrade) qui vont reprendre entre fin février et début mars.
Le Rubygate fait la une des quotidiens italiens depuis des semaines avec la publication de dizaines de transcriptions de conversations téléphoniques entre une brochette de jeunes femmes et les organisateurs de soirées débridées dans les résidences de M. Berlusconi.
L'enquête porte sur le recours par le Cavaliere aux services sexuels de Ruby, la jeune Marocaine Karima El Mahroug, quand elle était mineure entre février et mai 2010 et sur son intervention pour la faire libérer après son interpellation la nuit du 27 au 28 mai pour un vol présumé.
La juge des enquêtes préliminaires, Cristina Di Censo, qui doit statuer sur la requête du parquet, dispose d'un délai de cinq jours qui peut être prolongé. Sinon, elle peut renvoyer les actes au parquet qui peut redemander un procès par la voie ordinaire, plus longue.
La magistrate devra aussi décider si le tribunal de Milan est compétent pour juger. Les procureurs lui ont envoyé un "mémoire" dans lequel ils contestent que M. Berlusconi ait pu commettre ces délits en tant que Premier ministre. "Il n'y a pas eu de délits ministériels", ont-ils écrit.
Les avocats du Cavaliere défendent la thèse inverse affirmant que le président du Conseil aurait appelé pour faire relâcher Ruby, convaincu qu'elle était "la nièce du (président égyptien Hosni) Moubarak", pour préserver de bonnes relations avec l'Egypte.
L'opposition de gauche s'est gaussée de ces arguments, signes, pour elle, de l'"incompétence" du Cavaliere, censé vérifier l'identité de Ruby.
"Le parquet de Milan viole la Constitution", a affirmé Niccolo Ghedini, avocat de M. Berlusconi, en estimant que le Rubygate est du ressort du "tribunal des ministres", un juridiction spéciale devant être mise en place pour juger le Premier ministre pour toute infraction commise dans le cadre de ses fonctions.
Au cas où la juge Di Censo déciderait un procès immédiat, Me Ghedini, également député du parti PDL (centre-droit) de M. Berlusconi, compte contester la compétence du tribunal de Milan au cours d'un vote à la Chambre des députés, où la coalition au pouvoir est majoritaire.
Le journal de gauche Repubblica a critiqué cette stratégie d'enlisement en estimant que "la décence commence avec la redécouverte que la justice est égale pour tous".
A l'opposé de l'échiquier, le quotidien de la famille Berlusconi, Il Giornale, a dénoncé "l'ultime saloperie" que représenterait un procès immédiat, affirmant que les magistrats "espionnent depuis des mois la vie privée" du Cavaliere pour sortir "quelque chose de piquant" même quand ce n'est pas un délit pour le "discréditer".

AFP

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