Près d’une quarantaine de personnes, en majorité des d’enfants, ont été blessées, pour certaines d’entre elles grièvement, par l’utilisation de produits pyrotechniques durant les dernières quarante-huit heures, coïncidant avec la fête du Mouloud, à Annaba.
Aux urgences de l’hôpital Ibn-Rochd, on a recensé 35 cas lors de cette courte période. Il y avait même des personnes d’un certain âge qui ont été blessées par des pétards très puissants, du genre «Ben Laden», qu’elles avaient acquis «pour s’amuser», disent-elles. Quelques jeunes filles ont été, elles aussi, évacuées aux urgences après avoir été la cible de jeunes inconscients qui, «pour jouer à les effrayer», affirment- ils, leur lance ce genre de produit dangereux. Aux urgences ophtalmologiques, six personnes blessées à l’œil après avoir reçu des pétards en plein visage ont été prises en charge par les médecins de garde. Parmi elles, figure un homme, la trentaine, qui a perdu définitivement l’usage de son œil. C’est un nombre identique de personnes blessées au visage qui sont soignées au service otorhino- laryngologie (ORL) et chirurgie de la face et du cou de l’hôpital Dorban. Alors que l’importation, la vente et l’utilisation de ces produits sont interdites par la loi, comment se fait-il qu’ils sont commercialisés en plein jour et au centre-ville ? s’interroge-t-on à Annaba. Ces produits sont proposés au centre-ville par milliers aux acheteurs, pour la plupart de jeunes enfants. Leurs prix peuvent atteindre des centaines de dinars l’unité. Ni ceux qui sont censés protéger les frontières contre toute forme de trafic, encore moins les services de contrôle et de la répression des fraudes, ni les agents de l’ordre public ne lèvent le petit doigt pour arrêter ce massacre parce que c’est devenu un véritable massacre. A chaque célébration du Mouloud, des gens perdent un doigt ou un œil et garderont pour toute leur vie des séquelles qu’on aurait pu éviter. La fête de la naissance du prophète Mohamed (QSSL), qui est synonyme de communion, de joie et de retrouvailles entre membres d’une même famille, a beaucoup perdu de son côté spirituel pour laisser place à de puissantes pétarades et autres déflagrations identiques à celles des véritables bombes, causant des blessures à de paisibles citoyens, outre leur bruit incommodant pour les enfants en bas âge et les personnes malades, estiment les gens censés à Annaba.
A. Bouacha