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Les juges attendent la décision de Tayeb Belaïz

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Une réunion a regroupé hier le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, et les membres du bureau du Syndicat national des magistrats (SNM). A l’ordre du jour, le départ du contesté inspecteur général. Mais jusqu’en début de soirée, la rencontre n’avait toujours pas pris fin.


Les syndicalistes, à leur tête le président, Djamel Aidouni, n’avaient qu’une seule revendication : le départ de l’inspecteur général et, avec lui, l’annulation de toutes les décisions jugées «iniques» qu’il a prises, ainsi que la réhabilitation des magistrats qu’il a déférés «injustement» devant le Conseil supérieur de la magistrature.
Lors d’une réunion tenue la veille de ce rendez-vous, les membres du bureau du SNM ont discuté de manière houleuse l’ordre du jour de la rencontre avec le ministre. Finalement, la majorité a imposé la nécessité d’exiger le départ de l’inspecteur général «parce que ses actes portent atteinte à l’indépendance du magistrat, aux lois de la République et à la justice». Pour de nombreux magistrats, «il n’est plus question de problèmes socioprofessionnels, mais de dignité et de crédibilité de la justice».

Ils espèrent que le ministre de la Justice «prendra en considération leur exigence» et se déclarent «mobilisés pour aller jusqu’au bout du combat». Ils affirment qu’en cas de non-satisfaction de cette revendication, «des actions de protestation seront menées et des démissions collectives ne sont pas à écarter». Ce mouvement de protestation a suscité la «solidarité» de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADH) dirigée par maître Boudjemaâ Ghechir qui, dans un communiqué rendu public hier, a «salué l’intifadha» des magistrats qui «ont le courage de dénoncer les injonctions et les pressions dont ils font l’objet de la part d’un fonctionnaire du ministère de la Justice». La Ligue exhorte le président de la République, en tant que premier magistrat du pays, à intervenir pour «mettre un terme à ces agissements et garantir une justice qui s’exerce à travers des magistrats n’obéissant qu’à la loi et à leur conscience». La Ligue est, pour l’instant, la seule organisation qui a exprimé son soutien aux juges.

 

Salima Tlemçani

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