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La fin du zaïmisme et de l'amateurisme politique,des voleurs, et des corrumpus.

Les coups d'Etat populaires du monde arabe ne sont pas des révolutions politico-idéologiques, mais des révolutions citoyennes. On découvre au jour le jour une énergie phénoménale et incontrôlable des tsunamis populaires qui balaient les pouvoirs enracinés depuis plusieurs décennies. Mais aussi l'organisation politique traditionnelle avec ses partis, syndicats et leurs chefs.

On a vu, en Tunisie et en Egypte, comment des prétendants au leadership ont été éconduits et sont rentrés dans les rangs des foules anonymes.

En Libye, bien malin celui qui peut citer un seul nom d'un leader légitime et charismatique qui prétendrait prendre la chefferie de la révolte.

L'Algérie n'échappe pas à cette règle de la fin du zaïmisme. Toutes les tentatives de Said Sadi et son parti le RCD de se placer à l'avant-garde de la révolte ont échoué. Qu'on soit avec ou contre lui n'y changera rien. C'est la rue qui décide. Il doit rentrer dans le rang comme tout le monde.

Au Maroc, la surprenante réussite de la marche du 20 février, ni autorisée ni interdite et largement médiatisée, a subitement ringardisé toute la classe politique qui n'a rien vu venir. De contorsions en démentis, les partis et syndicats légaux, la peur au ventre, s'étaient empressés de démentir leur participation… Avant d'être surpris par le mystère de son ampleur.

Les partis politiques de tout le monde arabe sont en train de découvrir les trois tares fondamentales de leur soumission au totalitarisme.

1/ Leur phobie des écoutes téléphoniques et des infiltrations policières les ont rendus paranoïaques et paraplégiques.

2/ Leur luttes de leadership à l'intérieur des partis et la course au zaïmisme régional ou national les ont épuisés, isolés, déformés et fait fuir leurs meilleurs militants.

3/ Leur amateurisme dans l'organisation, l'action et la communication ont fait de ces partis des vestiges préhistoriques vis-à-vis des nouvelles générations électroniques.

Même les orientalistes, universitaires, journalistes et observateurs occidentaux les plus avisés ne savent plus à quel saint, islamiste ou laïc, se vouer. Leurs grilles de lecture sont devenues obsolètes.

La panique des lames de fond citoyennes a aussi atteint les monarchies séculaires. Le centre de gravité religieux du monde arabe, l'Arabie Saoudite, est pris de panique. Le vieux roi Abdallah (86 ans), qui a négligé d'organiser sa régence, a interrompu son repos médical pour rentrer prendre des mesures d'urgence.

Prise en sandwich par les révoltes dans le Royaume de Bahrein et la République du Yemen, menacée par le chiisme, la dynastie wahhabite tremble et plie comme "le roseau pensant".

Les pays arabes sont entrés dans un chaos destructeur et reconstructeur transfrontalier. Un nouveau monde arabe est en train de renaître.

saad Lounes

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