Bref, il ne restait plus qu’à pavoiser : Bouteflika aurait donc réussi à gagner la sympathie de la Maison-Blanche et à convaincre les Américains qu’il peut réformer les choses sans obligatoirement changer de pouvoir ! Sans nécessairement passer par les scénarios tunisien et égyptien.
Avec cette précision capitale : « C’est dans cette perspective que les États-Unis continueront à coopérer avec l’Algérie »
Autrement dit, les Américains ne sont pas dupes de la « volonté de changement » du régime algérien et continueront de faire pression pour de vrais changements. De quelle nature ? La réponse est venue de M. Burns lui-même qui a dit aux responsables algériens que « la réponse aux aspirations du peuple à la liberté à la dignité devrait être “la plus ouverte, la plus sérieuse, la plus claire et le plus tôt possible”… »
Qu’il est tentant de vouloir faire dire aux Américains ce qu’ils n’ont pas dit et d’ignorer ce qu’ils ont vraiment dit !
Un rapport du service de recherche du Congrès américain, remis le 10 février à tous les membres et à toutes les commissions du Congrès américain laissait entendre que États‑Unis veulent continuer à soutenir l'action de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme, mais dans le même temps, « le Département d'État continue d'observer de nombreux problèmes concernant les droits de l'homme, notamment des restrictions sur les libertés de réunion, d'expression et d'association, qui empêchent l'activité des partis politiques et limitent la possibilité pour les citoyens de changer de gouvernement par le vote ».
D.B - Lematindz