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Comme il a dit lui !



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr
Ould Kablia. Maintenant, j’en suis sûr ! Dans une vie antérieure,
cet homme a dû être un…

… sens interdit, une impasse,
une muselière, une ligne barbelée, un cadenas, une herse,
un digicode, une caméra de
surveillance, un passeword,
un cryptogramme, un mirador,
une paire de menottes, des fers aux pieds, un boulet de
galérien…

C’est une première ! Et elle est passée totalement inaperçue ! Franchement, que faisions-nous, nous gens de presse, lorsque Abdekka l’a annoncé ? Nous bâillions aux corneilles ? Nous suivions les derniers soubresauts de Kadhafi ? Ou alors nous demandions-nous si nos salaires, en ce mois de février qui ne compte que 28 jours, allaient nous être versés plus tôt cette fois-ci ? Qu’importe ce que nous faisions ou ce que nous ne faisions pas, nous sommes passés complètement au travers, à côté du plus gros scoop de l’année – que dis-je – de la dernière décennie. Abdekka va remettre son mandat en jeu ces jours-ci. Il va abandonner le fauteuil qu’il occupe depuis 1999. Quoi ? D’où je tiens cette information ? Mais de Boutef’ lui-même, pardi ! Non ! Il ne m’a pas accordé d’interview. Remarquez, je ne lui en ai pas fait la demande. Je suis convaincu d’ailleurs que si j’avais sollicité une interview exclusive du chef de l’Etat, il me l’aurait accordée. En ce moment, y a comme un vent de changement grisant qui souffle sur le Palais. Vous pouvez tout lui demander à notre guide, il acceptera. Et donc, cette sensationnelle nouvelle d’un Abdekka qui remet le tablier, je l’ai eue dans… son discours du 24 février dernier. Un discours lu en son nom par quelqu’un d’autre qui a eu la gentillesse de prêter au raïs sa voix, sa salive, ses yeux et ses jambes qui fourmillaient à force de lire debout ce discours. Oui m’sieur ! Le même discours que vous avez lu et qui est disponible partout. Mais, apparemment, vous n’avez pas tout lu, ou alors vous avez mal lu, ou alors vous avez lu entre les lignes ce qui, pourtant, était écrit et dit sur les lignes, bien sagement, d’une écriture claire et parfaitement lisible. Relisez, vous verrez ! Abdekka a dit ceci : «J’ai deux priorités. Lutter contre la corruption et contre la fraude.» Alors, hein ? C’était là, sous votre nez, bande de bigleux ! Boutef’ va lutter contre la fraude. La frauuuuuuuude ! Et comment on lutte contre la fraude, je vous le demande ? En commençant par rendre un tablier taché par la fraude. Ben oui ! Quand on veut lutter sérieusement contre la fraude, on commence par donner l’exemple. On démissionne d’un mandat, de plusieurs mandats marqués, tatoués par la fraude et libre ensuite à nous de nous représenter ou pas à une nouvelle élection. Je suis sûr que c’est le message qu’a voulu nous transmettre Abdekka. Pour une fois qu’il s’adresse à nous afin de nous transmettre un message de vrai changement, nous zappons l’essentiel. Quel manque de discernement de notre part, tout de même ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.

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