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La protestation des étudiants est partie pour durer

zoom | © Souhil B.
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Les étudiants maintiennent la pression et le gouvernement ne sait plus quoi inventer pour calmer la contestation.

Dernière trouvaille en date, la constitution de groupes de travail, composés de cadres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, des chefs d’établissement des grandes écoles et des recteurs des universités, censés faire remonter les revendications estudiantines. «Lors de ses réunions, les doléances des étudiants sont étudiées et prises en considération. Le ministère est ouvert au débat», affirme une source proche du ministère. Cette disponibilité du gouvernement au dialogue est battue en brèche par les étudiants qui considèrent que le pouvoir cherche à gagner du temps pour affaiblir leur mouvement de revendication. «Cela fait un mois et demi qu’on est en grève. On commence à être épuisés, mais nous continuerons à nous battre. Si le ministère compte jouer la montre, il se trompe lourdement», déclare Yasmina, étudiante en géologie à l’USTHB.

Hier, un nouveau mouvement de protestation a eu lieu devant le siège du ministère et qui a vu la participation des étudiants de l’université de Bouzaréah, ceux de la faculté des sciences politiques et de l’information, des étudiants de l’université de Dely Ibrahim, de la faculté de pharmacie, ainsi que des étudiants venus de Boumerdès, Tizi Ouzou et Bouira. Au cœur de ce rassemblement, une délégation composée essentiellement  d’étudiants affiliés aux organisations étudiantes partisanes (UGEL, AREN, UNEA, etc.), a été reçu au ministère, alors que ceux du Comité autonome des étudiants était interdite d’accès. Les revendications des protestataires diffèrent d’une école et d’une université à une autre, mais les étudiants ont décidé de regrouper leur force pour faire entendre leur voix auprès de la tutelle. Cette protestation est motivée, selon des étudiants de la faculté des sciences politiques, par «la situation déplorable» dans laquelle se trouve cette  faculté du fait notamment, ont-ils précisé, de «la faiblesse de l’encadrement et de l’absence du réseau Internet dans la bibliothèque».

Ils revendiquent «le  rétablissement de la véritable place de la licence» et «l’ouverture de postes  supplémentaires au niveau du magistère conformément au nombre des étudiants de la faculté». De leur côté, les étudiants de l’Ecole supérieure de commerce ont exprimé leur  «mécontentement et leur déception» du système LMD qui a contribué, selon eux,  à «la dégradation du classement de l’école dans la fonction publique causant  sa régression de l’échelle 13 à l’échelle 11». Quant à la faculté de Bouzaréah, ses étudiants réclament une sécurité renforcée dans l’enceinte de la fac suite à l’agression à l’arme blanche dont a été victime une étudiante. «Cette affaire d’agression, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, souligne Mounir, étudiant de la faculté de Bouzaréah. Nous réclamons aussi l’amélioration des conditions socio-pédagogiques, la facilité pour les étudiants en LMD d’accéder au master et la possibilité à ceux de l’ancien système de s’inscrire en magistère».

Un comité autonome des étudiants de Bouzaréah a été installé et des contacts ont été établis avec les étudiants des autres universités pour fonder la coordination des étudiants du Centre. Cette nouvelle montée de fièvre dans les facultés algériennes, qui dure depuis plus d’un mois, est la conséquence d’une série de décisions prises par le ministère. Malgré l’abrogation du décret 10-315 et l’obligation faite aux différents établissements d’enseignement supérieur d’entamer les débats pour l’élaboration de nouveaux textes avec la participation des étudiants, la mobilisation ne faiblit pas et la grève des cours est partie pour durer.

Salim Mesbah

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