Par : Merzak Tigrine
Aurait-il fallu que le président “va-t-en guerre” américain, George Walker Bush, soit encore là pour qu’une action soit menée en Libye afin de mettre un terme au combat déséquilibré entre l’armada de Kadhafi et les opposants ?
L’argument de la légalité est mis en avant par les principaux dirigeants du monde pour justifier l’absence d’action face à la situation prévalant en Libye depuis près de quatre semaines. L’on se contente de condamnations seulement et d’appels au colonel Kadhafi pour qu’il quitte le pouvoir. Tous exigent que le Conseil de sécurité des Nations unies délivre le fameux sésame pour agir. De Barack Obama à Nicolas Sarkozy, en passant par David Cameron et les chefs d’État arabes, ils refusent de bouger le petit doigt tant que l’organe exécutif de l’ONU n’aura pas planché sur la question. Et ce dernier, qui est généralement convoqué en un temps record lorsqu’il s’agit de dossiers intéressants au plus haut point l’un des détenteurs du droit de veto, ne se réunira que le 15 mars prochain pour traiter le dossier libyen. La nécessité d’un mandat de l’ONU est présentée comme préalable à toute opération militaire en Libye, alors que l’invasion de l’Irak en mars 2003, avec les conséquences désastreuses que l’on connaît pour ce pays, s’est faite sans cet aval. Aurait-il fallu que le président “va-t-en guerre” américain, George Walker Bush, soit encore là pour qu’une action soit menée en Libye afin de mettre un terme au combat déséquilibré entre l’armada de Kadhafi et les opposants ? Nul ne veut endosser la responsabilité d’assumer un précédent en la matière. Barack Obama ne veut en aucun cas emboîter le pas à son illustre prédécesseur, d’autant plus qu’il a encore sur les bras l’Irak et l’Afghanistan. Une chose est désormais sûre, les grands de ce monde n’apportent jamais à temps leur aide aux peuples véritablement victimes des dictateurs et autres dirigeants sanguinaires, comme ce fut le cas pour les musulmans bosniaques qui n’ont été secourus qu’une fois le génocide commis par les extrémistes serbes. Mais, maintenant que la Ligue arabe a avalisé l’idée d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus du territoire libyen, il est à espérer que la situation évoluera plus vite pour le plus grand bien du peuple libyen.