Par dix voix pour et cinq abstentions, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est prononcé jeudi soir pour l'instauration d'une zone d'exclusion dans le ciel libyen. Le Conseil a également autorisé « toutes les mesures nécessaires »- ce qui veut dire en langage diplomatique des actions militaires - pour assurer la protection des populations civiles face à l'armée de Mouammar Kadhafi. Le texte était coparrainé par la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et le Liban. Parmi les cinq pays qui se sont abstenus figurent deux pays détenteurs du droit de véto - la Russie et la Chine - ainsi que l'Allemagne. Aucun pays n’a voté contre. L’annonce de cette mesure a été accueillie par des coups de feu de joie à Benghazi, fief de l’opposition libyenne qui se bat depuis plusieurs semaines contre les milices de Mouamer Kadhafi. Le vote de cette résolution intervient alors que l’opposition libyenne est en perte de vitesse face à l’armée restée fidèle au guide libyen. Le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé a déclaré jeudi que son pays était prêt à participer à des frappes aériennes pour stopper les troupes fidèles à Kadhafi et surtout de les priver de leur aviation militaire. La Ligue arabe s’était prononcée il y a quelques jours pour l’instauration de cette zone d’exclusion aérienne.