Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a tenté dans un entretien accordé au quotidien l’Expression de ce jeudi 24 mars d’expliquer la position algérienne sur plusieurs dossiers, notamment celui de la Libye.
En effet, jugée quelque peu ambigüe, la position algérienne concernant la Libye était pourtant préventive, selon M. Medelci, qui a rappelé à maintes reprises la menace terroriste dans la région. « La situation dans ce pays se caractérise d’une part, par une déliquescence du pouvoir, et par un foisonnement d’armes dont l’utilisation est plus ou moins, incontrôlée… », a‑t‑il affirmé.
Pour lui, l’intervention étrangère ne pourrait qu’« exacerber » d’avantage la situation en Libye, « dans la mesure où elle va donner une validité au développement de l’action terroriste sur le plan idéologique ».
Dans ce sens, il a rappelé que l’Algérie a eu le même message quant aux violences dans ce pays, qu’elles soient l’œuvre des Libyens ou des étrangers.
Questionné sur la position adoptée lors de la réunion de la Ligue arabe le 12 mars dernier autour du dossier libyen, Mourad Medelci a assuré encore une fois que l’Algérie n’avait alors exprimé aucune réserve. Sur la résolution onusienne adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 17 mars, il émet quelques « critiques ». « Malheureusement, cette résolution ne s’est peut‑être pas suffisamment appuyée sur les précédentes expériences de même nature », souligne le chef de la diplomatie algérienne. Il explique que l’objectif de l’adoption de cette résolution était la protection des civils avec une zone d’exclusion aérienne. « Mais on n’a pas continué le processus de réflexion pour dire, concrètement ce qu’il fallait faire pour mettre en place cette exclusion aérienne… il y a eu une sorte de touiza sans chef d’orchestre. C’est une course, peut‑être, à celui qui ira le plus vite et sera le plus fort… », poursuit‑il.
Dans un autre chapitre, le premier responsable du département des Affaires étrangères a abordé les relations algéro‑marocaines. L’interviewé a assuré que l’ouverture des frontières terrestres n’est pas à l’ordre du jour. Même si les relations bilatérales tendent actuellement vers la normalisation, avec notamment l’échange de visites ministérielles. Cependant, M. Medelci précise que « la frontière ne peut pas être fermée tout le temps ». « Il faudra bien que nous réunissions, des deux côtés, les éléments nécessaires tant au plan politique que sécuritaire et économique qui pourraient, a-t-il assuré, justifier la réouverture des frontières. Quand nous avons décidé de promouvoir nos relations au niveau ministériel, nous avons pris acte, des deux cotés, que cela ne signifie pas que ces visites ministérielles devaient avoir un effet sur notre façon de voir le problème du Sahara occidental. Cette question est gérée à part par l’instance onusienne ».