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Bouteflika à Tam et le destin...d’Ouyahia.ENTV complice,il y'a rien du tout en ALGERIE,pas ouverture ,seulement un peuple opprimé.

C’est avec d’énormes poids sur les épaules, de l’extérieur comme de l’intérieur, l’un induisant l’autre, que le Président Bouteflika s’est rendu à Tamanrasset pour se joindre à la population légitimement en fête.

Les images diffusées de la visite, mardi dernier, du Chef de l’Etat à Tamanrasset étaient difficiles à traduire. On y décelait chez le Président une certaine gravité difficilement contenue derrière les quelques sourires qu’il concédait à une population qui fêtait intensément l’événement historique de l’arrivée de l’eau courante. Pour une ville sans ressources hydriques propres, personne n’aurait pu penser, voilà quelques années seulement, qu’un jour l’Etat allait pouvoir, malgré tout, l’alimenter. Il a fallu puiser à plus de 700 km de là.
Pour ce faire, il fallait une décision aussi forte que ce projet pharaonique. Le Président Bouteflika l’a prise et l’eau coule maintenant à Tamanrasset. Sur ce plan, la satisfaction qu’il devait ressentir, devant la population joyeuse qui l’a accueilli en lui exprimant toute sa gratitude, ne peut être qu’évidente. Pourtant le Président ne semblait pas, malgré tout, avoir totalement l’esprit à la fête. Pourquoi? On ne peut s’empêcher, pour le comprendre, de faire un saut en arrière. Lors de sa campagne électorale de 2009, plus précisément lors de son meeting à Tizi Ouzou, il avait fait une confidence édifiante. Il a pour ligne de conduite de toujours avoir une mine des grands jours devant l’adversité même (plutôt surtout) s’il est en butte aux plus graves problèmes.
Et il a expliqué sa «technique» tirée de la sagesse des anciens. S’il est humain de pleurer, un Responsable se doit cependant, s’il doit le faire, s’enfermer dans l’intimité de sa chambre et n’en ressortir qu’avec le sourire aux lèvres. Ce n’est évidemment qu’une illustration, on a envie de dire une métaphore. Bien sûr qu’il peut être fier de tout ce qu’il a pu apporter aux Algériens depuis 1999. D’être venu à bout des desseins destructeurs du terrorisme. D’avoir semé et entretenu la réconciliation nationale jusqu’à maturité. D’avoir lancé des plans économiques les uns après les autres qui ont permis l’émergence d’infrastructures grâce auxquelles la relance économique peut être envisagée. Qui ont permis de satisfaire en grande partie les aspirations sociales des Algériens comme l’eau, le logement, les transports, l’emploi, etc. Même s’il reste du travail à accomplir dans tous ces domaines tant le déficit était énorme. Alors qu’il fallait la paix et la sérénité pour mener à terme cette immense tâche, ne voilà-t-il pas que toute la région s’embrase. Le Monde arabe ainsi que le Maghreb sont pris dans un tourbillon qu’il n’est pas aisé d’en contenir les contrecoups pour notre pays. Sur le plan intérieur avec l’éruption «volcanique» de revendications sociales cumulées pour certaines depuis l’indépendance du pays. Sur le plan extérieur, le terrorisme qui, une fois bouté hors du territoire national, s’est déplacé au Sahel. Si à ses débuts il ne représentait pas une grave menace, du coup il se retrouve revigoré par les conflits introduits dans des pays limitrophes comme la Libye, voire la Côte d’Ivoire. Il en profite pour constituer des stocks d’armes, recruter, le tout avec l’aide inavouée et cynique de certains pays occidentaux. L’Algérie est le seul pays à tenir sérieusement tête à toutes ces manoeuvres. Ce qui n’est pas du goût de nos adversaires qui redoublent de stratagèmes et de coups bas pour infléchir le rapport de forces. C’est avec ces énormes poids sur les épaules, de l’extérieur comme de l’intérieur, l’un induisant l’autre, que le Président Bouteflika s’est rendu à Tamanrasset pour se joindre à la population légitimement en fête. Lui n’avait pas vraiment la tête à faire la fête. Il a en charge tout le pays et pas seulement une de ses villes, fût-elle la plus éloignée. On sentait, en voyant les images, que le bonheur de la population locale lui allait droit au coeur mais en même temps qu’il faisait des efforts pour sourire. Confusément, on sentait son silence lourd de sens. Confusément aussi, on sentait cette visite comme un air de «fin de mission». Confusément enfin, on se surprend à penser au destin évoqué par Ouyahia au sujet de la succession. Comme on voudrait tant nous tromper!

(zoume6@hotmail.com)

Zouhir MEBARKI

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