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Bouteflika gagne du temps et joue avec le feu

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Bouteflika a pris le risque, ce soir, de prolonger la crise qui secoue le pays.

La population attendait un "départ du régime". Bouteflika a annoncé juste des "réformes politiques" que son entourage qualifie de "profondes", qu'il conduira lui-même et que le même personnel politique qui a conduit le pays à la faillite, va approuver. Ainsi va-t-il juger lui-même de la qualité de la révision de la Constitution. Certes, une commission constitutionnelle sera mise en place. Mais... « Elle me fera des propositions dont je m'assurerai de la conformité avec les valeurs fondamentales de notre société, avant de les soumettre à l'approbation du parlement ou à vos suffrages par la voie référendaire », a ajouté le président. Que veut dire " la conformité avec les valeurs fondamentales de notre société " ? Et quelle est la validité d'une nouvelle Constitution approuvé par un parlement-croupion ?
Dans un contexte marqué par les chutes de dictateurs et , le président algérien a fait le sourd. Le sourd et le madré.
Trois mois après la chute du président Ben Ali en Tunisie et alors que la révolte s'est installée dans de nombreux autres pays arabes, le chef d'Etat algérien a voulu donner des gages. Il promet de "renforcer la démocratie". Mais il n'a fait que donner une non-réponse, alors que le pays est en pleine ébullition.
Certes, il a l'intuition du danger. Mercredi soir, le chef du FLN déclarait : « Les mouvements de protestations de rue qui secouent le pays, peuvent avoir des retombées politiques »
C’est évident : Bouteflika craint le syndrome Moubarak.  Abdelaziz Belkhadem ne la cache plus, parlant de ce qui se passe dans les pays arabes : «nous ne sommes pas à l’abri »
Et le voilà, lui si arrogant, en appeler à la solidarité interne et affirmer que « seuls le renforcement du front interne, l'unité et la cohésion nationale peuvent nous prémunir contre cela ».
Mais ce système ne peut rien réformer. Ne peut rien concéder. Demain, samedi 16 avril, il enverra ses troupes matraquer les manifestants à Alger.
Bouteflika a pris le risque, ce soir, de prolonger la crise qui secoue le pays. 
Il n'a même pas tenu comptes des propositions de l'opposition qui a bien voulu collaborer avec lui (Mehri, PT, FFS, CNDC de Bouchachi...)
Il a oublié que ce régime n'est pas crédible. Il a voulu gagner du temps.
Mais à quel prix ?
Nous y reviendrons

K.L.

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