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Dans l’œil du cyclone

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D’incroyables informations sont distillées sur l’Algérie depuis le déclenchement de la révolution contre la dictature de Mouammar El Gueddafi et de ses enfants. Le Conseil national de transition libyen a été le premier à ouvrir le feu en accusant l’aviation militaire algérienne d’avoir transporté des mercenaires à Tripoli pour aider le dictateur à réprimer la rébellion, information démentie cependant le lendemain par le président de ce même CNT dans une interview à un quotidien algérien. Quelque temps après, les rebelles annoncent, à partir de Benghazi, avoir fait prisonniers une quinzaine de «mercenaires algériens».

Les démentis du ministère des Affaires étrangères ne contribuent pas à ramener le calme. Au contraire. Voilà que M. Medelci appelle son homologue français, Alain Juppé, pour lui jurer la main sur le cœur que le pouvoir algérien n’a jamais envoyé à Tripoli des véhicules pleins d’armes. Les sceptiques font valoir que même les forces de l’OTAN en opération au-dessus de la Libye se plaignent des pénuries de munitions.A plus forte raison, un pestiféré comme El Gueddafi qui doit coûte que coûte trouver ces munitions, mais qui n’a plus aucun soutien déclaré, proche ou lointain. Reste les livraisons clandestines.

Malheureusement, depuis le soulèvement du peuple libyen, les autorités algériennes n’ont pas été claires à l’égard de la Libye. Elles ont même jeté la suspicion sur elles lorsqu’à la réunion de la Ligue arabe, l’Algérie a été la seule avec la dictature syrienne à exprimer des réserves sur la résolution appelant à la création d’une zone d’exclusion aérienne en Libye.
Depuis, la diplomatie algérienne s’est mise à cafouiller, faisant preuve d’une étonnante incompétence qui cadre mal avec le dynamisme qui a toujours caractérisé nos diplomates sur la scène internationale. Aussi, les démentis algériens sont-ils accueillis avec scepticisme.
De ce fait, notre pays est aujourd’hui dans l’œil du cyclone. Il est isolé à cause de cette étrange histoire, d’autant que ses ennemis attendent le moindre faux pas pour nous affaiblir davantage. Le pouvoir a-t-il prêté le flanc ?

Si les allégations d’aide militaire au pitre sanguinaire de Tripoli venaient à être confirmées, le pays se trouverait dans une position extrêmement délicate et grave.Ce serait une complicité de crime contre l’humanité au vu des massacres perpétrés par les mercenaires d’El Gueddafi. L’Algérie a déjà beaucoup perdu de son aura. Alger, «la Mecque des révolutionnaires », deviendra alors un berceau de la contre-révolution. Pourquoi nos dirigeants se sont-ils fourvoyés dans un tel guêpier, s’il y a réellement un soutien à El Gueddafi ? Une seule réponse pour l’instant : les relations d’intérêts entre clans au pouvoir en Algérie et en Libye.
 

Tayeb Belghiche

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