Le sénat salue les réformes
08 Mai 2011
Jamais, depuis le début des révoltes arabes, les Américains n’ont apporté un soutien aussi fort et direct à l’Algérie.
En ces moments où les perspectives du pire sont grandes ouvertes dans le Monde arabe, un soutien venant de la superpuissance mondiale vaut son pesant d’or. L’Algérie totalement cernée par les révoltes arabes, ne peut que se réjouir de la dernière position du Sénat américain qui vient de saluer les réformes engagées en Algérie et le niveau «remarquable» atteint par le partenariat entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme.
Voilà un appui qui ne manquera pas de faire jaser bien des capitales occidentales. Au plan politique, cet appui de l’Oncle Sam signifie que l’Algérie garde toujours son poids géostratégique dans la région d’Afrique du Nord et surtout du Sahel. Un rôle que bien d’autres puissances ont tenté - et tentent toujours- de lui soustraire quitte à fortifier le camp des terroristes par le paiement des rançons et créer des zones de tensions permanentes.
Lors de l’audition du futur ambassadeur des Etats-Unis à Alger, Henry Ensher, par le Sénat, dans le cadre de la procédure de sa confirmation, le président de la sous-commission sénatoriale du Moyen-Orient, Robert Casey, a déclaré que «la décision de l’Algérie de lever l’état d’urgence est une étape positive» dans le processus des réformes. Il a également affirmé que l’Algérie est un partenaire «stratégique important» des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi).
Dans ce sens, il a considéré que le gouvernement algérien a tenu un «rôle de leadership actif» dans les efforts de l’Union africaine pour lutter contre le terrorisme. De surcroît, M.Casey a avancé que le Groupe de contact algéro-américain de lutte contre le terrorisme «va contribuer à élargir la coopération existante entre les Etats-Unis et l’Algérie pour assurer une plus grande sécurité, la paix et le développement dans la région». Le futur ambassadeur américain à Alger n’a pas tari d’éloges affirmant que l’Algérie «joue un rôle essentiel sur les lignes de front de lutte contre l’extrémisme violent, comme elle a une connaissance de première main de l’importance de maintenir une vigilance constante contre ceux qui veulent nous faire du mal», a affirmé M.Ensher qui a rappelé devant le Sénat que «le Président Bouteflika a été le premier dirigeant arabe qui avait appelé le président Bush après les attentats du 11 septembre pour lui présenter les condoléances (...)».
Jamais, depuis le début des révoltes dans les pays arabes, les Américains n’ont apporté un soutient aussi fort et direct à l’Algérie. Mais faut-il considérer cet appui comme un quitus des Américains aux autorités algériennes? Dans ce cas, quelles ont été les garanties offertes par l’Algérie au moment où l’opposition exprime ses doutes et ses résistances à propos de ces réformes justement?
Sur le plan international, le futur ambassadeur a estimé que «l’Algérie a longtemps joué un rôle important dans les affaires de l’Afrique et du Moyen-Orient et dans la résolution des conflits dans toute la région. Son rôle de médiateur dans les conflits dans le Sahel demeure essentiel pour y trouver des solutions pacifiques». «Il s’agit d’un Etat membre de premier plan de la Ligue arabe, de l’Union africaine et de l’Organisation de la conférence islamique», a-t-il noté. Et voilà l’Algérie qui redore son blason de leader dans la région. Quant à l’évolution des manifestations à Alger et sur les perspectives politiques de l’Algérie, M.Ensher a soutenu que ces manifestations «reposent plus sur des aspirations économiques, sociales et politiques dans un cadre n’exigeant pas le départ d’un responsable particulier». Ce qui est une énorme différence par rapport aux autres manifestations dans la région. Au sujet de la situation sécuritaire, M.Ensher a exclu toute éventualité d’une perte de contrôle. «Franchement, je ne m’attends pas à ce qu’une telle chose se produise» en Algérie, a-t-il affirmé. «L’Algérie a beaucoup de ressources à mettre à profit. Il y a des revendications de longue date, il y a une tradition de la pratique démocratique et il y a un sentiment que la démocratie est déjà la voie à suivre. Et donc, je suis vraiment tout à fait optimiste sur l’avenir de l’Algérie».
Brahim TAKHEROUBT